31 mars 2014 : élections municipales en Turquie

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Tout a commencé après la victoire électorale du parti pro-kurde BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie) aux municipales de 2009. A l’annonce des résultats, RT Erdogan, Premier ministre et chef de l’AKP au pouvoir, qui espérait conquérir Diyarbakir et d’autres grandes villes des régions kurdes, a fait mettre immédiatement en garde à vue et incarcérer plusieurs dizaines de maires et d’élus BDP. Et les arrestations n’ont pas cessé. Des milliers de personnes, plus de 8 000 selon les estimations des avocats qui suivent les dossiers, ont été arrêtées depuis le début de l’enquête. Pour la plupart des observateurs, on a quitté le domaine du droit pour celui du règlement de compte politique. L’appareil juridico-policier procède, à chaque fois, par cercle : maires, fonctionnaires municipaux, membres d’associations comme l’Association turque des Droits de l’Homme (IHD), journalistes travaillant pour des médias kurdes, syndicalistes comme récemment ceux du KESK (syndicat de la fonction publique). A l’approche des prochaines élections municipales, il est à craindre quelques manœuvres politiciennes (chantage, répression, trucages) pour voler au BDP une victoire prévisible dans les régions kurdes et au HDT la percée significative qu’un scrutin honnête devrait lui garantir.

Appel du BDP

Dans son programme, le BDP, qui, rappelons-le, est membre de l’International Socialiste et membre du Parti socialiste européen, formule trois principales revendications :

la reconnaissance de l’identité kurde dans la nouvelle constitution, l’éducation en langue maternelle dans les écoles publiques et une autonomie démocratique, c’est-à-dire le droit, pour la région kurde, de s’autogérer.

Par ailleurs, les Kurdes exigent la suppression du seuil de 10% dans le système électoral et la libération des prisonniers politiques parmi lesquels se trouvent notamment députés, maires, élus locaux et régionaux, journalistes, avocats, syndicalistes et étudiants.

faruk-3059-129.jpgEyyup Doru, représentant le BDP en Europe, craint que le pouvoir n’accepte pas une nouvelle défaite et lance un appel pour que des observateurs internationaux, officiels ou non, garantissent par leur seule présence la régularité du scrutin :

nous vous invitons ainsi que votre entourage à venir surveiller les élections municipales du 30 mars 2014 en Turquie afin d’en assurer la transparence totale et de rendre incontestables les résultats des urnes. Nous comptons sur votre présence solidaire du 21 mars (fête du Newroz) au 31 mars 2014 (jour du scrutin). Merci de nous confirmer votre participation avant le 31 janvier 2014.

Pour tous renseignements, prendre contact avec AKB qui transmettra.

André Métayer