A l’occasion de la Journée internationale des Femmes, les Kurdes de Rennes rendent hommage aux combattantes

A l’occasion de la Journée internationale des Femmes, une marche a été organisée à Rennes le 5 mars par le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) et le Conseil démocratique kurde de Rennes (CDK-R).

Partie à 14h de la dalle du Colombier, la marche a remonté les rues du centre-ville pour se diriger, via les quais, vers la place de la Mairie, où se sont déroulées la minute de silence pour les martyrs de la guerre qui fait rage dans toutes les parties du Kurdistan, puis les prises de parole du TJK-E et des amis des Kurdes participant à la marche, l’Union démocratique bretonne et les AKB.

La représentante du TJK-E a rappelé aux Rennaises et Rennais que, si la France a subi les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, le Kurdistan subit quotidiennement les attaques simultanées de la Turquie, de l’Etat islamique et autres groupuscules islamistes radicaux. Le bilan est très lourd. En repoussant par les armes ces oppresseurs, les Kurdes – et en particulier les femmes kurdes – sont le rempart de l’Europe et l’avant-garde du combat pour la sauvegarde de nos libertés. Elle a ensuite rappelé les orientations du combat kurde pour la liberté des femmes : nous sommes aujourd’hui debout, encore une fois, pour unir notre voix aux actions communes afin de fêter le 8 Mars, Journée internationale des Femmes, pour affirmer que « nous existons ».
 Les voix de cette poignée de femmes ouvrières qui ont sacrifié leur vie pour avoir résisté à la répression dans une usine aux Etats-Unis le 8 mars 1857 continuent de faire écho dans le monde entier. Mais aujourd’hui ces cris ne reflètent pas seulement la souffrance mais aussi la rébellion.

Le système de la domination masculine amplifie sa pression et son système colonisateur vieux de 5 000 ans sur les valeurs de l’humanité de manière beaucoup plus insidieuse. Le nationalisme, le racisme, le militarisme, l’étatisme et la discrimination faites aux femmes sont une base fondamentale du système pour ne pas connaître le droit à la vie et coloniser les sociétés, les communautés et la nature vulnérable. Cette violence qui ne connait aucune limite, menace toute l’humanité et particulièrement les femmes par des méthodes de féminicides multiples, telle que la colonisation du corps des femmes, les meurtres, les viols et toutes formes de violences sexuelles. Le système hégémonique masculin agit aussi en perpétrant des massacres naturels, des guerres qui provoquent des catastrophes ainsi que l’augmentation de la pauvreté dans le monde. Les guerres qui sévissent actuellement dans différents lieux géographies du monde sont dues aux politiques destructrices du système capitaliste et impérialiste. Cette troisième guerre mondiale encore non identifiée touche en majorité les femmes. DAESH, qui est la représentation suprême de la mentalité patriarcale, est devenu une force dévastatrice désignée par le système hégémonique pour cibler les femmes et les peuples du Moyen-Orient. DAESH, qui est le symbole de la mentalité masculine, est la raison fondamentale de l’importance de porter la lutte de la libération des femmes ainsi que ses valeurs au plus haut niveau dans le monde. L’AKP, le principal allié de la mentalité masculine de DAESH n’a pour seul but que de condamner les femmes à l’obscurantisme du Moyen-âge. Il essaie de repousser les résistances tissées autour des systèmes autogérés par les femmes du Kurdistan en commettant aveuglement des crimes contre l’humanité.

La résistance héroïque et remarquable des femmes à Kobanê, au Rojava, à Sinjar et au Kurdistan ont montré aux yeux du monde leur dévouement pour la protection des valeurs de l’humanité. Ces femmes sont l’avant-garde d’un système alternatif au capitalisme étatique, ennemi de la nature et discriminateur. Elles optent pour un système d’autogestion où tous les composantes de la société vivent en harmonie et sur l’égalité basée sur l’idéologie de la libération des femmes. Ce système est aujourd’hui une lumière d’espoir pour l’avenir de toute l’humanité. Il est aujourd’hui primordial de hisser la lutte de libération des femmes et la solidarité entre les femmes par une lutte commune des femmes de la planète pour contrer les approches humiliantes, colonisatrices, de violence et de viols visant à arracher les femmes de la vie sociale pour les enfermer à la maison, ou pour les utiliser comme esclave moderne. Cette lutte vise à de nouveau analyser et interpréter la vie par une vision féminine, afin de promouvoir à la résurrection de l’histoire des femmes non écrite. L’une des perspectives de cette lutte est de promouvoir ensemble la naissance d’une nouvelle science au féminin : la jinéologie.

Les avant-gardistes de l’histoire, Clara Zetkin, Rosa Luxembourg et celles d’aujourd’hui, Zilan, Beritan, Sakine Cansiz, Arin Mirkan, Seve et toutes les héroïnes anonymes des résistances pour l’instauration du système des autogestions à Cizre, Sur, Nusaybin sont les instauratrices du chemin de notre avenir.


Nous marchons avec confiance sur leurs traces pour un monde aux couleurs des femmes et pour un avenir libre !

Après les prises de paroles, le rassemblement s’est conclu par des danses kurdes improvisées sur la place.wp_20160305_012.jpg