Azadiya Welat, le seul quotidien en langue kurde : 70 journalistes assassinés depuis sa création en 1992

azadiya_welat.jpg

azadiya_welat.jpgLa délégation des Amitiés kurdes de Bretagne s’est rendue au siège d’Azadiya Welat (« La Libération du Pays ») à Diyarbakir, le seul quotidien en langue kurde (kurmanji) publié en Turquie et tiré à 10 000 exemplaires (il existe aussi un hebdomadaire, publié en zazaki, Welat Verroj). Reporters sans frontières avait annoncé en janvier 2011 la condamnation d’Emine Demir, rédactrice de 24 ans de ce journal, à une peine de 138 ans de prison pour “propagande en faveur des rebelles kurdes” et “appartenance à une organisation terroriste”. Cette ahurissante condamnation prend sa justification dans l’article 314 du code pénal turc et l’article 7 alinéa 2 de la loi anti-terroriste (LAT), confortée par le soutien de l’Union européenne et des Etats-Unis qui considèrent le PKK comme une organisation terroriste. La parution de ce journal a déjà été suspendue à plusieurs reprises et neuf de ses journalistes sont actuellement en prison, dont deux autres anciens rédacteurs en chef. 70 journalistes et collaborateurs du journal ont été assassinés depuis la première sortie de Welat en 1992.

Les AKB avaient déjà rencontré des journalistes d’Azadiya Welat en novembre 2012 et témoigné de leur combat.

Cette fois-ci, c’est Azadiya Welat qui relate les activités des AKB : Navenda Nüçeyan, Diyarbakir – “La délégation Amitiés Kurdes de Bretagne est venue nous rendre visite dans nos locaux à Azadiya Welat. Cette association française a pour but de créer des liens d’amitié avec les Kurdes, de populariser l’art et la culture kurdes, de faire connaître la cause kurde et de soutenir ses revendications. Elle travaille activement au Kurdistan et en Turquie et les informations qu’elle recueille feront l’objet d’un rapport. Elle souhaite pouvoir contribuer à l’élaboration de propositions visant en apporter des solutions à la résolution du problème kurde.

Au quotidien, l’association donne également des cours de français aux Kurdes et soutient leurs revendications. Deux de ses membres, photographes professionnels, ont bénévolement animé des ateliers avec des enfants du quartier de Ben u Sen de la ville de Diyarbakir (arrondissement de Yenisehir) qui donneront lieu à une exposition à partir du 4 mai. Après une longue conversation chaleureuse et approfondie, la délégation française a visité nos locaux puis nous a quittés pour se rendre à son prochain rendez-vous avec le maire de Diyarbakir, Osman Baydemir.

Un incident est venu contrarier la délégation. La délégation des Amitiés kurdes de Bretagne avait le projet de retourner à Roboski où elle s’était rendue en 2012 mais elle en fut empêchée par la gendarmerie militaire de Uludere qui lui barra la route et l’obligea à faire demi-tour”.

André Métayer