Erdogan contraint de céder : Öcalan va pouvoir recevoir une visite de sa famille

Les grèves de la faim se multipliant à travers l’Europe et en Turquie même, y compris dans les prisons, le président Erdogan a été dans l’obligation, devant l’opinion internationale, de faire un petit geste en autorisant Mehmet Öcalan à rendre visite à son frère, mettant fin à une situation injuste et cruelle qui dure depuis deux ans (depuis le 6 octobre 2014 précisément, quand il a même privé Abdullah Öcalan des visites de ses avocats, marquant ainsi sa volonté de rompre les négociations de paix qu’il avait engagé avec le leader kurde).

La décision des autorités turques, note une dépêche de le AFP, survient six jours après qu’une cinquantaine de militants de la cause kurde, dont des députés, ait entamé une grève de la faim à Diyarbakir. Interrogé sur la poursuite de la grève de la faim, le député de Van, Nadir Yildirim (HDP, parti pro-kurde), a annoncé que

tant qu’un membre de la famille, un avocat ou un responsable politique membre du comité de soutien n’aura pas vu Öcalan à Imrali (…) et ne nous aura pas rassurés sur son état de santé et donné l’assurance que les conditions de sécurité existent, nous (la) poursuivrons.

Il en est de même à Strasbourg où, depuis 19 jours, 5 Kurdes yézidis, venus de différents pays d’Europe, sont en grève de la faim au foyer paroissial de la Très Sainte Trinité. Ils revendiquent un statut pour la région de Shengal (Sinjar) et la liberté pour Öcalan, estimant que seuls les combattants du PKK ont pris véritablement leur défense. Il y aurait eu, samedi, une tentative policière pour expulser les grévistes de la faim et la centaine de personnes venues les soutenir qui, aux termes d’une convention, auraient dû quitter les lieux le 4 septembre dernier. Le calme semble revenu et les grévistes comptent bien rester au foyer paroissial tant qu’ils n’auront pas obtenu des nouvelles d’Öcalan. L’ordre d’expulsion serait néanmoins maintenu. En réponse, des milliers de Kurdes vivant en France et en Allemagne convergent vers Strasbourg pour soutenir et amplifier le mouvement. Des parlementaires européens sont annoncés. Le Mouvement des Femmes kurdes en Europe est sur place ainsi que les Amis du Peuple kurde en Alsace. Une centaine de Kurdes vont partir de Rennes dans les très prochains jours.

André Métayer