IRAN : deux prisonniers politiques kurdes exécutés. L’un d’eux était accusé d’être “mohareb” (ennemi de Dieu)

Douze prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Selon un décompte du site d’information ActuKurde, au moins 26 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites et de leurs activités. Samedi dernier, 26 octobre 2013, ont eu lieu deux nouvelles exécutions. L’un des deux militants était accusé d’être “mohareb” (ennemis de Dieu).

Habibollah Golperipour

Habibollah Golperipour
Habibollah Golperipour

Habibollah Golperipour avait été arrêté le 27 septembre 2007 dans la ville kurde de Mahabad. Le 14 mars 2010, il était condamné à mort pour “mohareb”, non sans avoir subi auparavant, durant sa détention, d’atroces tortures. On voulait lui faire avouer ses liens avec le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). Il a mené sa lutte jusqu’au bout, jusqu’à se mettre en grève de la faim pendant quinze jours pour protester contre sa condamnation et ses conditions de détention.

Riza Ismail

Ilham Mamedi
Ilham Mamedi

Riza Ismail, connu sous le nom de Ilham Mamedi a été exécuté par pendaison dans la prison de Salmas, au Kurdistan iranien. Il était détenu sans jugement depuis quatre ans pour des motifs politiques. Il avait d’abord été enterré en secret par le régime, avant que la famille réussisse à exhumer son corps. Ses proches ont compris pourquoi l’administration refusait obstinément de rendre la dépouille : Riza avait été violemment battu et passé à tabac par les gardiens et les matons de son centre de détention avant son exécution, et son corps en portait encore les stigmates.

Signaux contradictoires du régime iranien

Le régime iranien multiplie encore une fois des signaux contradictoires. La libération de quelques prisonniers politiques cet été, dont quelques figures emblématiques telles que Nasrin Sotoudeh (avocate des droits de l’homme) et Majid Tavakoli (leader étudiant), qui avaient été accueilli avec beaucoup d’espoir par les Iraniens a été suivie de peu par une nouvelle vague d’exécution de prisonniers: 18 exécutions sommaires, en 48 heures dont Habibollah Golparipour (29 ans) et Riza Ismail (34 ans). http://blogs.mediapart.fr/blog/moineau-persan/301013/signaux-contradictoires-du-regime-iranien

D’autre part Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), branche politique en exil de l’Organisation des Moudjahiddine du peuple (OMPI) accuse “la dictature religieuse en Iran d’avoir commis, le 1er septembre dernier, un crime terrible contre ses opposants”. Les forces irakiennes, qui, ont attaqué le camp d’Achraf en Irak, massacrant 52 personnes, faisant de nombreux blessés et prenant sept otages, dont six femmes, auraient agi de concert avec le gouvernement iranien. Le CNRI en veut pour preuve les nombreuses réactions du gouvernement iranien se réjouissant de cette attaque. Un comité pour la libération des otages s’est formé à la tête du quel on trouve Robert et Elisabeth Badinter.

André Métayer
Photos : ANF