KURDISTAN : campagne de désobéissance civile

NON au serment d’allégeance imposé aux écoliers

La campagne de désobéissance civile mise en place pour durer s’organise ; des chapiteaux sont dressés à Istanbul, Aydin, Izmir, Diyarbakir, Kiziltepe, Mardin, Batman, Sirnak, Silopi, Cizre, Idil… et les revendications se précisent : ainsi le député Selahattin Demirtas, co-président du BDP, encourage les scolaires, à commencer par sa propre fille, à refuser de se prêter à cette étonnante cérémonie qui se déroule chaque matin, dans les établissements scolaires, à l’ouverture des cours. Selon une procédure immuable, chaque élève doit prêter serment en ces termes :

Je suis turc, honnête et travailleur. Je suis turc, je suis juste, je suis dur au travail. Je me dois de protéger les moins âgés et de respecter mes aînés. Je me dois d’aimer mon pays et ma nation plus que moi-même. Je me dois d’aller de l’avant. O Atatürk suprême ! Créateur de notre réalité d’aujourd’hui, je jure que je marcherai sans m’arrêter sur le chemin que vous m’avez tracé, dans la direction que vous m’avez indiquée, avec l’idéal que vous m’avez enseigné. Mon existence est liée à la vie turque. Heureux celui qui se dit Turc.

Quand les luttes se rejoignent

“Les Mères du samedi”[[Nous les avions filmées le 31 mai 1997 : “Kurdistan, je reviens d’un pays qui n’existe pas” produit en mars 1998 par la Délégation rennaise Kurdistan (devenue Amitiés kurdes de Bretagne).]] réunies pour la 314ème fois en face du lycée de Galatasaray à Taksim, au centre d’Istanbul, sont venues rencontrer les militants qui campent sous le chapiteau “Paix, Liberté et Résistance” à Taksim-Gezi Park.

“Les Mères du samedi” – proches de personnes portées disparues à Diyarbakir, Batman et ailleurs, dont les corps n’ont jamais été retrouvés – demandent au gouvernement de trouver les responsables et de les traduire devant les tribunaux.

André Métayer