La Coordination nationale Solidarité Kurdistan interroge les candidat·e·s à la présidentielle

La Coordination nationale Solidarité Kurdistan regroupe plusieurs associations, mouvements ou partis politiques qui partagent une volonté de défendre, en France et Kurdistan, les droits fondamentaux du peuple kurde, qu’il s’agisse des droits humains, culturels, politiques, économiques.

Le peuple kurde représente 40 millions de personnes réparties entre la Turquie (20 millions), l’Iran (9 millions), l’Irak (6 millions), la Syrie (3 millions), la diaspora (2 millions, dont plus de 200 000 en France).

Dans chacun de ces pays, les Kurdes sont soumis soit à l’oppression de régimes autoritaires, soit à la guerre, en particulier la guerre contre le groupe terroriste « Etat islamique » en Syrie et en Irak. Le peuple kurde aspire pourtant à la paix et la coexistence pacifique avec ses voisins. Il porte des valeurs de démocratie, d’égalité, de liberté, de laïcité qui en font un allié naturel de l’Europe dans un Moyen-Orient marqué par les dictatures, les conflits, l’explosion de l’intégrisme religieux.

Le·la future·e Président·e de la République aura la responsabilité de la conduite de la diplomatie française et de sa défense. La CNSK a souhaité interroger les candidat·e·s, sur la politique qu’ils mèneront en faveur de la sécurité et du devenir du peuple kurde.

Certains candidat·e·s ont d’ores et déjà accusé réception. Les réponses seront publiées afin d’informer utilement les Français·e·s, qui sont de plus en plus préoccupé·e·s par la dégradation de la situation au Moyen-Orient.

Le questionnaire soumis par les membres de la CNSK

  • Sur le plan diplomatique, la France établira-t-elle des relations diplomatiques, économiques et culturelles officielles avec le Système fédéral démocratique de Syrie septentrionale (nord de la Syrie) ?
  • Considérant que le blocus imposé au Rojava (Kurdistan de Syrie) par le Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak nuit à la sécurité et aux besoins vitaux des habitants du nord de la Syrie, la France agira-t-elle pour le rétablissement de la circulation des biens et personnes entre les deux pays ?
  • La France appuiera-t-elle par tous les moyens le rétablissement du fonctionnement constitutionnel normal du Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak, notamment la réunion du Parlement et la tenue d’élections ?
  • Considérant les graves violations des droits humains commises par la République islamique d’Iran, notamment les exécutions capitales des opposants politiques, dont les militants kurdes, la France prendra-t-elle toutes mesures de nature à obtenir du régime iranien la cessation de ces exactions ?
  • Sur le plan de la sécurité intérieure, la France prendra-t-elle des mesures pour faire cesser les activités des services spéciaux turcs (MIT) sur son sol, notamment en appréhendant ses espions et agents ?
  • Agira-t-elle de même pour faire cesser les activités des réseaux islamistes dépendant de l’AKP et ceux liés à l’organisation criminelle d’extrême-droite turque des « Loups gris » ?
  • Sur le plan judiciaire, la France cherchera-t-elle, par tous les moyens, à établir la vérité sur le ou les commanditaires de l’assassinat des militantes kurdes Sakine Cansiz, Leyla Saylemez et Fidan Dogan le 9 janvier 2013 à Paris ?
  • Mettra-t-elle tout en œuvre, une fois la vérité établie, pour faire comparaitre et juger ces commanditaires, même s’il s’avère qu’il s’agit de personnalités officielles étrangères ?
  • Sur le plan politique, la France prendra-t-elle toute mesure d’accueil, de protection sur son sol et de soutien aux opposants au président turc Recep Tayyip Erdoğan ?
  • Sur le plan diplomatique, considérant la mise en place d’un régime islamiste et autocratique en Turquie et la répression indiscriminée qui touche tous les opposants au président turc Recep Tayyip Erdoğan, se traduisant par des milliers d’emprisonnements d’élus, militants politiques, syndicalistes, journalistes, membres d’association, militants laïques ou non-sunnites ; par la destruction de villes et de villages kurdes par l’armée ; par la fermeture d’associations et de médias ; par l’organisation de pogromes anti-kurdes ; etc., la France prendra-t-elle toutes mesures pour faire cesser cette situation, notamment :
    – des sanctions diplomatiques et économiques contre le régime ?
    – la suspension de toutes ses coopérations avec la Turquie sur le plan militaire ?
    – un gel des avoirs de Recep Tayyip Erdogan en France ainsi que de sa famille, des ministres et principaux responsables de l’AKP ?
    – une action pour la suspension de la Turquie des instances internationales dont elle est membre (Conseil de l’Europe, OTAN, UNESCO…) ?
  • Sur le plan politique et diplomatique, considérant que le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les organisations qui lui sont liées ne sont pas des organisations terroristes mais des mouvements de résistance dans le cadre de conflits armés, la France prendra-t-elle l’initiative de faire retirer le PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne ?