La longue marche des droits des Kurdes

Ils sont partis le 1er février de la ville de Luxembourg, le premier pas de ce qu’ils appellent « la longue marche des droits des Kurdes ».

Ils sont une centaine de marcheurs internationalistes, italiens, portugais, suédois, chilien mais aussi basques, catalans, bretons, tous réunis autour de deux idées simples : liberté pour Abdullah Ocalan et une solution politique pour le Kurdistan.

Ils ont marché ainsi, parfois jusqu’à trente kilomètres par jour, dormant à la dure dans les gymnases ouverts par les municipalités amies d’Audun-le-Tiche, Talange, Thionville, afin d’être au rendez-vous devant le parlement européen le 11 février, dans un grand rassemblement de tous les Kurdes d’Europe.

Il faut avoir de la volonté pour affronter le froid et la pluie et du cœur pour se moquer des intimidations des nationalistes qui passent en voiture, mimant de la main la tête de loup du groupe fasciste des loups gris.

Mais que peuvent-ils devant une telle détermination à marcher, partager tout, échanger ses réflexions sur le futur des Kurdes et du monde !

Gael Le Ny

15 000 à 20 000 Kurdes ont manifesté dans le calme à Strasbourg

Depuis 18 ans les Kurdes d’Europe et leurs amis se réunissent à Strasbourg – dans le calme : saluons, au passage, le sang-froid des organisateurs et la maturité des manifestants – pour exiger la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999 et réclamer un statut pour le Kurdistan.

“Strasbourg, c’est le centre de l’Europe, la ville du Conseil de l’Europe, du Parlement européen, de la Cour européenne des droits de l’Homme”, note l’un des manifestants pour justifier le choix de la capitale alsacienne pour ce grand rassemblement.

Le consul général de Turquie à Strasbourg avait demandé, sans succès, son annulation, au motif que cette manifestation était un soutien à une organisation terroriste.

Hélène Erin, porte-parole de l’organisation de la manifestation, n’a pas eu des mots assez durs pour fustiger la politique d’Erdoğan qui “massacre le peuple kurde dans l’Est de la Turquie” : “il n’est pas seulement un danger pour les Kurdes, mais pour tous les démocrates” et de dénoncer la cécité de l’Occident qui refuse de voir le danger.

“Abdullah Öcalan, c’est l’architecte d’un projet politique porteur d’espoirs de paix pour le Moyen-Orient”, déclare une des responsables kurdes du mouvement. Il est en effet le père du confédéralisme démocratique, actuellement appliqué au Rojava. L’intérêt que suscite ce mode de gouvernance dépasse les frontières du Kurdistan.

André Métayer