La peinture de Questani suscite des émotions et stimule des activités solidaires

Nous avons déjà publié un certain nombre de témoignages à la suite de l’exposition des peintures de Dilshad Questani à la Maison internationale de Rennes (MIR). La qualité de ses œuvres mais aussi la générosité de cet artiste ont suscité maintes réactions.

L’atelier de Dilshad se situe au-dessus d’un bar de Chaumont et se situe en même temps ailleurs, dans une dimension onirique et envoûtante comme seuls savent en créer les peintres d’exception. Cet univers à la fois très personnel et spontanément familier aux amoureux de la peinture organise en toiles enchanteresses l’espace modeste de ce lieu de travail. Voila sept années que le peintre y œuvre quotidiennement depuis cet exil forcé loin de son Kurdistan natal en proie aux convulsions de la guerre civile. […] La leçon de peinture que Dilshad nous donne à voir transcende les seuls enjeux de la technique et de l’esthétique, elle nous rappelle les vertus de la création : conjurer le tragique de l’histoire – celle d’un homme et celle d’un peuple, apprivoiser la beauté du monde au détour d’un regard que le temps n’altère pas.

Alain Vuillot, ” A l’assaut des terres de feu”.

Ô vaillant peuple kurde !

Qu’il te soit promis dès aujourd’hui, ô peuple kurde
De la part de tous les pays coalisés contre les djihadistes
D’avoir enfin un pays avec des frontières reconnues de tous
Que l’Etat kurde voit enfin le jour.
Que ton peuple soit loué pour la démocratie
Que tu veux établir
Que pour tous, le nom de kurde soit synonyme
De combattant pour la liberté, la dignité humaine, le respect des autres.
Oh vaillant peuple kurde, merci pour ce que tu es entrain de faire.
Tu es entrain d’écrire tes plus belles pages d’histoire.

Rémy Auréleau

Vendredi 13… novembre 2015

18h30 MIR. Dans le hall qui abrite l’exposition des peintures de Dilshad Questani, une quête de lumière. La cinquantaine de tableaux portent tous le même message. Une quête de lumière permanente, un lieu où l’on aime reposer le regard tant la beauté violente de ce monde éclaboussant de couleurs, de froidure, de sang et d’éblouissements pourrait nous blesser. Dilshad Questani – en français « Cœur joyeux » – ancien peshmerga, n’a pas perdu trace de sa lutte armée contre Saddam Hussein, les pinceaux sont devenus ses armes.
19h Quelques mots du président des Amitiés kurdes de Bretagne (AKB), des élus, adjoints au Maire, députée, et membres de l’association qui se sont rendus au mois d’avril dans ces zones troublées où les armes kurdes parlent aussi. On parle de soutien aux combats politiques et d’émotion autour d’œuvres d’art.
19h30 Le blanc de l’entracte : on est bien à Rennes dans ce hall de la MIR, de l’amitié et des agapes.
20h « Rojava, Rêve de Printemps ». Un extrait du film de Mikael Baudu de France 3, qui témoigne de la lutte armée des hommes et des femmes kurdes dans le Rojava, Ce vendredi 13… novembre 2015, là-bas ce doit être fête car on annonce la prise de Sinjar par les Kurdes du Rojava.
21h Présentation de la lutte des Kurdes à partir du site AKB, une carte, des interventions de membres de la délégation AKB qui témoignent de la tenue des élections côté turc.
21h30 Dilshad Questani nous enveloppe d’une mélopée kurde où douceur et cris, puis susurrements nous incitent au calme d’un silence apaisé. La belle soirée se termine en apothéose.
22h Retour par le métro rennais. Dopé par l’énergie de la résistance, la vitalité d’une culture conservée de haute lutte ! Bref parcours en voiture après la station, la radio allumée et tout bascule…
22h30 Chez soi… télévision. En boucle, le désordre à Paris, mais surtout des images de la police et de badauds effarés. Stupeur, que va-t-on faire maintenant ? Reviennent vite à l’esprit la vigueur et la sérénité des combattants kurdes, leur volonté aussi de préparer l’avenir en formant des maîtres et en instruisant les enfants dans leur langue. Garder une attitude aussi positive dans l’adversité ? Des massacres semblables à ceux de Paris, chaque jour, les populations du Nord-Nigeria et du Sud-Niger les vivent : villages brûlés, mitraillages meurtriers. Regarder le monde en face, c’est penser que partout où frappent Daesh et autres Barbares, notre engagement pour l’éducation, ici et ailleurs, participera comme d’autres à la paix. Ce soir-là, les Kurdes me l’ont rendu encore plus évident grâce au AKB.

Yvon Logéat.

Créer des ateliers de peinture au camp de réfugiés de Diyarbakir

Dilshad Questani n’est pas resté indifférent aux activités des AKB, notamment celle menée en direction du camp de réfugiés yézidis de Diyarbakir. Il l’a dit. Pourquoi pas mener une prochaine action commune en direction des enfants, par exemple, en collaboration avec d’autres artistes, confirmés ou débutants, “maître ou élèves” des académies de peintures et autres ateliers d’arts plastiques ? Gaël l’a noté dans son rapport. Un des problèmes majeurs est la scolarisation. Aucun des enfants du camp n’est scolarisé depuis des mois. Ils sont 700, âgés de 6 à 15 ans. Les activités récréatives et culturelles sont encore embryonnaires. Des ateliers de peinture et d’arts plastiques au camp de Fidanlik ! Les gamins en rêvent.

André Métayer