“La politique du gouvernement français m’attriste”

La politique du gouvernement français envers les Kurdes m’attriste. L’assassinat de trois femmes kurdes en plein Paris est une honte. Si la France ne trouve pas les coupables, elle sera tenue pour responsable. C’est un message d’avertissement que les assassins ont envoyé aux Kurdes. Je suis triste aussi de constater que le PKK est toujours sur la liste des organisations terroristes malgré l’appel d’Abdullah Öcalan à une lutte démocratique. Nous voulons que le PKK soit retiré de cette liste et que la France libère les Kurdes qui sont détenus dans les prisons françaises pour raisons politiques.

C’est avec ces mots qu’Abdullah Demirbaş a accueilli la délégation des Amitiés kurdes de Bretagne le 30 avril à la Mairie de Sur, arrondissement du centre de Diyarbakir dont il est le maire. Abdullah Demirbaş est bien connu à Rennes où il était venu en mai 2012 apporter le soutien de la ville de Diyarbakir au concert organisé par les associations Amara – Maison du Peuple kurde de Rennes et Amitiés kurdes de Bretagne pour financer des activités en faveur des enfants de Diyarbakir. Il avait à cette occasion été reçu notamment par Daniel Delaveau, Maire de Rennes, entouré de ses adjoints, ainsi que par les futures députées Nathalie Appéré et Marie-Anne Chapdelaine.

Les AKB avaient aussi participé activement à la campagne qui a abouti à sa libération pour raisons médicales alors qu’il croupissait dans les geôles turques.

Les Kurdes ne sont un danger pour personne, dit encore le maire de Sur, il faut dépasser l’État-nation. L’État doit répondre par une constitution civile laïque et démocratique et promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. Il doit mettre en place une constitution qui respecte les religions et les différentes langues, permettant aux différentes ethnies de vivre ensemble. L’État doit autoriser l’enseignement en langue maternelle et ce, dès le plus jeune âge, rendre aux villes kurdes leur nom kurde, libérer tous les prisonniers politiques et promulguer une amnistie totale pour tous les combattants. Nous ne voulons plus du système actuel, en place depuis 90 ans. Nous ne dirons pas oui à un système qui n’offrira pas de garanties démocratiques. Si les détenus politiques ne sont pas libérés, il n’y aura pas de démocratie possible. 60 % de la population de Turquie approuve le processus de paix. Depuis l’appel d’Abdullah Öcalan, je sens une sensible amélioration de la situation générale.

“Je suis confiant” a conclu Abdullah Demirbaş.

Michel Le Hir