La TV kurde en exil continue : STERK TV remplace ROJ TV

Malgré l’acharnement du gouvernement français et du Département d’Etat américain qui aboutit à fermer l’espace satellitaire à ROJ TV, la télévision kurde en exil va continuer d’émettre avec une nouvelle chaine de télévision, STERK TV (l’Etoile en kurde).

Les Kurdes n’ont pas été pris au dépourvu par cette manœuvre de l’Etat turc de vouloir à tout prix étouffer l’expression libre d’une opinion kurde soutenue politiquement et financièrement par des millions de Kurdes, notamment ceux de la diaspora.

Depuis les studios de Bruxelles, STERK TV, en préparation depuis 2009, prendra la suite de ROJ TV en 2012, elle–même créée en remplacement de Medya TV, empêchée d’émettre en 2004 et qui avait, pour les mêmes raisons, pris le relais en 1999 de MED TV, créée en 1994. Dix-huit années de luttes, trois interdictions, des studios à Bruxelles saccagés le 4 mars 2010 par la police belge (avec l’aide de policiers “turcophones”), des dizaines d’arrestations, des millions d’euros d’amendes, des emprisonnements – on n’oublie pas Kadir, notre kurde breton qui purge une peine de 13 ans de prison pour avoir été technicien à ROJ TV – rien, ni personne ne peut arrêter la voix des Kurdes.

Sterk TV commence ce 6 février à émettre à partir des satellites Nilesat et Eurobird 9A. Eurobird appartient au réseau satellitaire européen Eutelsat, lequel a d’autre part signé avec l’opérateur national égyptien Nilesat un accord de coopération stratégique. Eutelsat, qui a fermé l’espace satellitaire à ROJ TV sous la pression politique du gouvernement français, fait l’objet d’une plainte de la part de ROJ TV pour rupture abusive de contrat.

Ses programmes refléteront les différences, les couleurs et les richesses culturelles du Kurdistan ainsi que l’actualité en Turquie et dans le monde […]. Des tables rondes seront organisées avec diverses personnalités sur des sujets ayant trait à des événements politiques et à leurs conséquences au Kurdistan, au Moyen-Orient et dans le monde […]. Ses émissions seront en langues kurdes (kurmancî et sorani) et turque.

André Métayer