L’assignation à résidence qui frappe O. Baydemir, maire de Diyarbakir, suscite l’indignation de Christian Guyonvarc’h et Gaëlle Abily, vice-présidents du Conseil régional de Bretagne

la 5° Cour criminelle spéciale de Diyarbakir a décrété, le 13 janvier dernier, que le “suspect” Osman Baydemir, maire métropolitain de Diyarbakir, accusé d’être “membre d’une organisation terroriste” est “assigné à résidence et mis sous contrôle judiciaire”.

Ceux qui pensaient que cette mesure allait intimider l’ancien président de l’Association des Droits de l’Homme de Diyarbakir en seront pour leur frais : Osman Baydemir continue à dénoncer toutes les mesures coercitives qui sont autant d’atteintes la liberté d’expression, un des socles parmi les principes fondamentaux des droits humains :

Les opérations que l’Etat a engagées depuis 14 avril 2009 sont autant d’atteintes à la politique légale et démocratique ; la Turquie ne peut se targuer d’avoir une politique civile, légale et démocratique en emprisonnant, au mépris du droit et des lois, des maires et des responsables d’organisations légales, surtout sans rendre publics les chefs d’accusation.

Osman Baydemir, assigné à résidence, ne désarme pas et en appelle à la solidarité internationale :

selon moi, la seule alternative à la démocratie est celle d’une démocratie à standards élevés. La paix a également une alternative, celle d’une paix honorable. La situation vécue par les élus kurdes ne devrait laisser insensible aucun démocrate, aucune citoyenne ni aucun citoyen.

Deux Vice-présidents du Conseil régional de Bretagne, Christian Guyonvarc’h (Union démocratique bretonne) et Gaëlle Abily (Parti communiste français, adjointe au Maire de Brest et Conseillère communautaire de BMO), informés du traitement réservé aux élus kurdes du Parti pour une Société démocratique, ont tenu à faire part de leur indignation et demandent le respect des droits de l’homme, la liberté d’expression et de circulation pour tous et la libération immédiate des personnes interpellées et emprisonnées.

De même que lors de la bataille pour la libération de Leyla Zana, je vous avais exprimé ma solidarité dans cette lutte, cette fois encore, je souhaite vous dire toute mon indignation devant ce nouvel acte de répression d’un pouvoir qui, une fois encore, montre le mépris qu’il nourrit pour la démocratie, pour les droits de l’ Homme et la liberté d’expression, écrit Gaëlle Abily qui souhaite également exprimer (sa) solidarité avec le peuple kurde et avec toutes les forces progressistes de Turquie qui agissent pour un Etat de droit, pour une justice digne de ce nom et pour la dignité humaine.

Christian Guyonvarc’h a adressé un courrier à l’Ambassadeur de Turquie à Paris pour lui faire part de la vive préoccupation de la Région Bretagne à la suite des mesures prises récemment à l’encontre de la communauté kurde de Turquie et de ses représentants légitimes issus du suffrage universel :

comme vous le savez, la Ville de Diyarbakir a noué des liens étroits avec plusieurs collectivités bretonnes, dont la Ville de Rennes et l’émotion en Bretagne est à la mesure des liens amicaux. La Région Bretagne souhaite vivement que l’évolution du dossier kurde en Turquie permette aux Etats membres de l’Union européenne d’aborder avec plus de sérénité et de compréhension la question de l’adhésion de votre pays à l’Union.

André Métayer