Le KCK pose ses conditions pour la poursuite des négociations de paix

Dans un communiqué daté du 10 octobre 2013, la Présidence du Conseil exécutif de l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) rappelle ses exigences pour la poursuite du processus devant aboutir à une solution pacifique de la question kurde.

Le KCK note tout d’abord que le gouvernement AKP de Turquie n’a cherché qu’à gagner du temps au cours des négociations avec “Imrali” (c’est-à-dire avec Abdullah Öcalan, leader des Kurdes, incarcéré à vie dans l’île-prison d’Imrali). Il rappelle qu’en réponse aux propositions de la partie kurde, le gouvernement AKP de Turquie a opposé une attitude de non-recevoir en ne prenant aucune mesure susceptible de répondre aux gestes de paix du PKK (trêve unilatérale et mise en route du processus de retrait des troupes combattantes).

Le KCK dénonce par ailleurs l’attitude irresponsable de l’Etat turc qui apporte son soutien à ceux qui mènent la guerre contre le Rojava (Kurdistan occidental), zone située en Syrie dont les habitants, en majorité kurdes, ont mis en place une “autonomie démocratique” et s’autogèrent sous la houlette du Haut Conseil National Kurde qui réunit la douzaine de partis kurdes syriens et le premier d’entre eux, le PYD (Parti de l’Union démocratique) dont les forces armées (YPG) ont garanti la protection des populations kurdes en interdisant l’entrée des régions kurdes à tout homme en armes. Le KCK exige qu’on respecte leur identité et leur mode d’organisation.

Les trois exigences fondamentales

Le KCK exige que soient satisfaisantes les trois revendications suivantes :
-la reconnaissance identitaire du peuple kurde garantie juridiquement et constitutionnellement, assurant par là-même la liberté de pensée et d’organisation ;
-la reconnaissance du droit à l’autodétermination, à une autonomie démocratique ;
-la reconnaissance du droit à l’éducation dans la langue maternelle.

Le KCK estime que ces revendications du peuple kurde sont tout à fait légitimes et qu’une fin de non-recevoir entrainerait “une nouvelle période de lutte”.

Il souhaite que l’Etat turc et le gouvernement AKP au pouvoir ne laissent pas passer la chance historique offerte par les propositions de paix dont l’initiative revient à Abdullah Öcalan, chef du peuple kurde. Dans le cas contraire le mouvement réévaluera la situation et prendra toutes ses responsabilités.

Le KCK appelle les milieux démocratiques et les puissances internationales à soutenir le peuple kurde :

nous appelons la Turquie et les autres pays du Moyen-Orient à soutenir la démarche de notre leader, Abdullah Öcalan visant à garantir la liberté et la démocratie pour tous les peuples de la Région. Nous appelons également le peuple kurde et toutes les forces démocratiques en Turquie à intensifier la lutte pour démocratiser le pays et trouver une solution démocratique à la question kurde.

André Métayer