Le PDK et l’UPK rayés de la liste américaine des organisations terroristes

Brett McGurk, vice-secrétaire d’État américain pour l’Irak et la Syrie, a annoncé le 13/12/14 sur son compte Twitter :

le Congrès a adopté le NDAA (National Defense Authorization Act) avec une disposition retirant l’UPK et le PDK de la liste des organisations désignées en vertu des lois américaines sur l’immigration. Cette désignation injuste compliquait les procédures de visas pour beaucoup de Kurdes désireux de visiter les Etats-Unis.

Le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani et celui de l’Union patriotique du Kurdistan de Jalal Talabani avaient été tous deux placés sur cette liste noire en 2001, dans le cadre du Patriot Act. Cette disposition va notamment faciliter le soutien armé des États-Unis aux Kurdes, dans leur lutte contre le prétendu « Etat islamique ». En présentant le projet de loi en avril 2014, le sénateur John McCain avait déclaré :

il est temps de cesser de traiter le PDK et l’UPK comme des terroristes. Cette désignation dans le Patriot Act comme organisations terroristes trahissait nos amis et alliés kurdes qui ont servi comme une force stabilisatrice dans la région et affiché leur fidélité cohérente aux États-Unis tout au long des années.

Les peshmergas sont devenues fréquentables au point de voler la vedette au PYD et au PKK

Nous nous réjouissons de cette décision qui montre néanmoins la singularité de ces listes établies non pas en fonction d’actes punissables par une autorité judiciaire indépendante mais en fonction d’intérêts conjoncturels liés à l’autorité qui décide. C’est vrai pour le Département d’État Américain, c’est la réalité aussi pour le Conseil de l’Union européenne. Les peshmergas du Kurdistan sud sont devenus fréquentables. France 3, dans son intéressant reportage sur Kobanê, interviewe un “commandant des peshmergas” qui explique que, sur 13 quartiers que comporte Kobanê, “nous en contrôlons dix”. France 3 oublie de préciser que les troupes au sol sont composées des forces combattantes (les YPG et YPJ) du principal parti kurde de Syrie (le PYD), du PKK (les HPG et YJA Star), épaulées par 150 – seulement – peshmergas du Kurdistan sud et quelques unités de l’Armée libre de Syrie (ASL). armandi.jpgPlus étonnant encore, dans la séquence suivante, France 3 interviewe “Armandj, combattant – unité de protection du peuple peshmerga”, précise le bandeau, alors qu’il appartient aux YPG (l’écusson a échappé à la sagacité de France 3), qui ne sont pas sur une liste d’organisations terroristes mais dont on sait les liens qui les unissent au PKK. Il apparaît de plus en plus incongru que le PKK ne soit pas retiré des listes des organisations terroristes. A quand le sénateur John McCain disant : “il est temps de cesser de traiter le PKK comme des terroristes ?”

André Métayer