Le Président du Parti socialiste européen partage les inquiétudes de Selahattin Demirtas

1-hdp_pes.jpgSelahattin Demirtas, co-président du Parti de la Démocratie du Peuple (HDP), accompagné d’Eyyup Doru, représentant le HDP en Europe, a rencontré Sergei Stanishev, président du Parti socialiste européen (PSE), le 11 décembre 2014 à Bruxelles.

Cette importante réunion avait pour objet l’examen de la situation en Turquie et plus généralement au Moyen-Orient, notamment au regard de la question kurde et du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. La politique menée par un président autocrate et un gouvernement islamo conservateur fait courir de grands risques sur le processus de paix engagé avec la résistance kurde et dans la lutte engagée par la communauté internationale contre les forces djihadistes de l’EI en Syrie et en Irak. Pour le HDP :

le rôle joué par le gouvernement de l’AKP dans cette progression de Daesh sur le terrain est dangereux et malsain.

A propos de la question des réfugiés, qui retient toute son attention, Selahattin Demirtas a évoqué les détournements dans l’acheminement des fonds de l’aide internationale par les structures de l’Etat turc, au profit de ses propres organismes.

Le HDP espère dépasser la barre des 10% aux élections législatives en 2015

Selahattin Demirtas a déploré, en l’absence d’une opposition valable, que la Turquie s’enfonce dans un système qui, avec le renforcement de nouvelles lois liberticides, s’attaque maintenant au droit légitime de rassemblement et à la liberté d’expression. C’est la raison pour laquelle le HDP entend se présenter aux prochaines échéances électorales en tant que parti politique avec comme objectif de dépasser le seuil des 10% :

alors un nouveau pas sera franchi non seulement en Turquie mais aussi dans l’ensemble du Moyen-Orient, car ce parti constituera un modèle de lutte contre tous les nationalismes et radicalismes dans l’ensemble de la région. La progression de l’organisation Daesh sera naturellement freinée.

Sergei Stanishev, partageant les inquiétudes de Selahattin Demirtas et pointant notamment le caractère autocratique du président Erdoğan, la centralisation croissante du pouvoir et les mesures anti-démocratiques et oppressives, a considéré la situation comme étant particulièrement très préoccupante. Les deux présidents ont convenu que cette rencontre était un prélude à d’autres rencontres qui seront programmées dans le cadre plus large de la diplomatie européenne.

André Métayer