Manifestation à Rennes pour revendiquer une politique européenne ouverte et solidaire

A l’appel de nombreuses associations, partis politiques et syndicats, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Rennes, ce samedi 14 juin, pour protester contre un projet de directive sur la détention et l’expulsion des personnes étrangères, préparé par les 27 Etats membres de l’Union Européenne et devant être soumis au vote du Parlement européen le 18 juin à Strasbourg.

Ce projet de directive préfigure l’installation en Europe d’un cadre législatif permettant l’enfermement généralisé des étrangers sans-papiers et des demandeurs d’asile. Cette préfiguration rappelle l’instauration de régimes d’exception et d’apartheid d’un temps qu’on croyait révolu.

Cette directive aux effets gravissimes constitue une nouvelle étape dans l’affaiblissement des garanties démocratiques. Elle prévoit en effet un enfermement des étrangers pouvant atteindre dix-huit mois, la détention et l’éloignement des personnes vulnérables et des mineurs qu’ils soient ou non accompagnés ; le territoire de l’Union européenne sera interdit aux personnes expulsées pendant cinq ans minimum. Mais la directive va encore plus loin : les Etats membres ne seront plus tenus de fournir l’aide juridictionnelle gratuite, ni un titre de séjour aux personnes souffrant de maladies graves.

Les Rennais ont tenus à montrer leur désapprobation et on pouvait lire sur les banderoles : “uni(e)s contre une immigration jetable”, “liberté pour les sans papiers”, “leurs droits sont nos droits”, “France terre hostile, Fermez les C.R.A.”, “Promouvoir tous les droits humains pour construire la Paix”, “les jeunes à l’école, pas en rétention”, “droit au séjour pour tous les élèves sans papiers et leurs familles”, “les sans papiers, victimes de la guerre économique et alimentaire”, “Non à l’enfermement des migrants”, “REGULARISATION”.

“Toute atteinte aux droits des étrangers est une atteinte aux garanties démocratiques” Ce n’est pas un slogan, c’est un rappel de faits historiques qui se sont déroulés dans un passé qui reste présent dans nos mémoires.

André Métayer
Président des Amitiés kurdes de Bretagne