RESISTANCE : 12 000 manifestants kurdes à Paris

“Plusieurs milliers de Kurdes ont manifesté samedi à Paris pour réclamer la libération de leur leader Abdullah Öcalan, et dénoncer la politique de la Turquie et les arrestations en Europe de militants et d’opposants kurdes” titre une dépêche de l’AFP.

La grande manifestation kurde programmée pour le 8 octobre à Bruxelles s’est déroulée à Paris pour fustiger l’accord sécuritaire signé entre la France et la Turquie : sous prétexte de combattre le terrorisme, cet accord est essentiellement dirigé contre les militants kurdes qui luttent pour leurs droits, et ce au moment où s’accélère en Turquie une politique de répression se traduisant par des arrestations toujours plus nombreuses et des bombardements dans la région autonome du Kurdistan irakien. 70 militants kurdes ont été arrêtés sur le sol français en 2010 et 2011. 18 d’entre eux, arrêtés en 2007 et jugés en juin 2011 seront fixés sur leur sort le 2 novembre prochain.

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Combien étaient-ils à Paris pour dire “Non au complot international contre Öcalan”, “Liberté, Identité”, “Nous existons, donc nous résistons”, “Autonomie démocratique pour le Kurdistan” ? Plus nombreux que jamais ! La police n’a compté que 3 500 personnes mais le nombre varie, selon les sources, entre 10 000 et 15 000 manifestants venant de France, de Belgique, d’Allemagne qui ont défilé de la Station Denfert-Rochereau à la place d’Italie, cortège bruyant et coloré, avec de nombreux drapeaux du PKK, du BDP et des portraits du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, en prison depuis 1999.

Présence de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan

La Coordination nationale Solidarité Kurdistan, composée d’organisations amies du peuple kurde qui s’élargit peu à peu avec l’appui des grandes organisations nationales (ONG, partis politiques) a apporté son soutien et dénoncé la politique de la Turquie, des Etats-Unis et de l’Europe, qui utilisent abusivement le mot “terrorisme” pour criminaliser tous les mouvements de résistance et d’opposition à leur politique libérale.

Ils emploient en permanence le terme terroriste pour déterminer des groupes de population ou certaines organisations. Ils le font tout en sachant très bien qu’il n’existe aucune définition juridique. Ce terme n’a aucun fondement en droit ; il est essentiellement politique et ne sert qu’à justifier les mesures répressives, liberticides, sans limites, au mépris des droits humains les plus élémentaires. Il est temps qu’en France et en Europe des voix s’élèvent pour demander le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes. C’est la seule voie possible qui peut conduire à une solution politique pacifique négociée. Le PKK n’est pas le problème Kurde, mais la solution au problème Kurde.

Et de conclure par ces mots : “An Azadi, An Azadi, Ji bo Gele Kurdistan, Xebat, Xebat, Xebat” (La liberté, la liberté, il faut lutter, pour la liberté, lutter et encore lutter).

André Métayer

photo ANF