Soirée réussie à Brest avec le film Ez Kurdim (« Je suis kurde ») malgré les provocations du MHP – La police a dû intervenir

Pour la première fois à Brest, le cinéma art et essai « Les studios » accueillait une soirée organisée par l’antenne brestoise des Amitiés kurdes de Bretagne sur un thème très actuel : le Kurdistan. Soirée organisée avec le soutien de la Ville de Brest.

Les cinéphiles brestois ont pu s’arrêter dans le hall pour admirer les photos de Gaël Le Ny et François Legeait, tout juste revenus du Kurdistan de Turquie, ainsi que les kilims tissés main de Hakkari.

Ils ont aussi pu feuilleter des derniers livres sortis en librairie sur la question et discuter avec les militants associatifs qui leur ont donné rendez-vous pour le lendemain et surlendemain à la salle des associations, au marché de la solidarité internationale.

Un public intéressé s’est laissé séduire par la beauté du film “Ez Kurdim” de Nicolas Bertrand et Antoine Laurent. La projection du film a été suivie d’un débat avec la participation d’Eyyup Doru, représentant en Europe du BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie), Cemile Renklicay, vice-présidente de la FEYKA (Fédération des Associations kurdes de France) et André Métayer, président des Amitiés kurdes de Bretagne. Un débat passionnant, parfois passionné, toujours de haute tenue sur des questions qui agitent, voire déchirent la région du Moyen-Orient où vivent, écartelés entre quatre Etats, 40 millions de Kurdes. Des questions difficiles comme les exécutions en Iran, la lutte armée en Turquie et en Syrie, l’internationalisation du conflit syrien avec l’intervention directe ou indirecte des grandes puissances, régionales et mondiales, le confédéralisme démocratique, l’égalité des droits pour tous.

Il vaut mieux avoir des adversaires intelligents que des amis imbéciles

Une personnalité d’origine turque bien connue et respectée à Brest a eu ce mot pour qualifier l’incident regrettable et violent provoqué par un perturbateur turc : “il vaut mieux avoir des adversaires intelligents que des amis imbéciles”. Un individu, en effet, a voulu s’en prendre notamment à M. Doru, au motif que “le Kurdistan n’existerait pas”. Nous avons cru à un acte isolé qui a néanmoins obligé la direction du cinéma à faire appel à la force publique. Après réflexion et examen des faits, nous sommes plus circonspects : l’individu, tout en étant excité et provocateur, gardait une certaine maitrise de soi et montrait ostensiblement son appartenance à un parti d’extrême-droite turque, le MHP (Parti de l’Action nationale), en faisant de la main le signe de ralliement des Loups gris.

Interrogé, Eyyup Doru confirme :

ce n’est pas la première fois que ce groupe, par des méthodes fascistes, perturbe nos réunions et tente de nous faire taire. Bien sûr, nous ne nous laissons pas intimider par de telles manœuvres.

André Métayer