Un massacre est en cours à Kobanê !

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Appel à manifester

  • à Nantes vendredi 10 octobre, 18h, place du Commerce
  • à Paris samedi 11 octobre, 15h, place de la République – Place de la Bastille
  • à Lorient, samedi 11 octobre, 16h, devant l’église de Kerentrech
  • à Marseille samedi 11 octobre, 16h30, sur la Canebière.

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Le Conseil démocratique kurde de France (CDKF) appelle tous les amis du peuple kurde, tous les militants des organisations démocratiques à manifester leur soutien :

depuis le 15 septembre, les gangs de l’Etat islamique (EI ou Daesh en arabe) lancent des offensives sur trois fronts contre le canton de Kobanê, au Kurdistan de Syrie, utilisant des armes lourdes saisies en Irak et en Syrie, et soutenus par la Turquie qui leur apporte une large aide militaire, politique et logistique. Bien que résistant avec le plus grand acharnement depuis trois semaines, les forces d’autodéfense kurdes (YPG-YPJ) n’ont pas suffisamment d’armes pour freiner l’avancée de cette organisation surarmée. Hier, les hordes de barbares sont entrées dans Kobanê et ont commencé à se livrer à des massacres sur la population civile. Le massacre de milliers de civils est à craindre.

Le CDKF dénonce les prétentions de la Turquie de vouloir occuper le Rojava en le vidant de sa population kurde et en détruisant l’administration autonome, établie démocratiquement par la population, qui a permis jusqu’à présent, grâce à un système d’autodéfense, de préserver la paix dans la région et de protéger les différentes communautés ethniques et religieuses. L’aide de la coalition est insuffisante, dénonce aussi le CDKF : l’inaction coupable de la communauté internationale expose la population de Kobanê à un danger imminent de génocide. Nous demandons d’urgence à la communauté internationale, à la France en particulier :

  • de fournir immédiatement aux forces des YPG et des YPJ des moyens de défense adéquats pour leur permettre de résister contre l’EI ;
  • de prendre des mesures urgentes pour protéger la population civile de Kobanê ;
  • d’apporter une aide humanitaire aux réfugiés qui ont dû fuir Kobanê.

Le 9 octobre, les djihadistes ont opéré la jonction au nord de Kobanê. La ville est donc maintenant entièrement encerclée et il n’y a plus d’issue possible vers la frontière turque.

Interview d’Anwar Muslem, chef de l’administration du canton de Kobanê

Dans une interview du 9 octobre, Anwar Muslem, chef de l’administration du canton de Kobanê, affirme que des milliers de civils sont piégés à Kobanê :

les affirmations selon lesquelles il n’y a pas de civils dans Kobanê sont fausses. Personne ne peut, personne n’ose sortir de sa maison. Certains civils, des femmes, des personnes âgées, sont ici dans la ville ; d’autres sont proches de la frontière. Il y en a même dans les villages envahis pas Daesh. Je répète qu’il y a des civils dans la ville. La résistance est à son 24ème jour. Les YPG résistent héroïquement. Les frappes aériennes américaines et de la coalition sont les bienvenues. Notre objectif principal est, en appelant la communauté internationale, de protéger ces civils, femmes et enfants.

« Certains médias affirment que ces frappes aériennes sont inutiles. »

Non, elles sont assez efficaces depuis deux jours. En tant que chef de l’administration du canton de Kobanê, j’affirme qu’elles sont utiles et efficaces. Il faut le dire : on peut, avec les troupes au sol que constituent les unités de protection kurdes (YPG et YPJ), l’aviation américaine et l’aide de la coalition, vaincre Daesh.

« Les YPG sont-ils capables d’expulser « Daesh » de Kobanê ? »

Oui, à condition que la coalition détruisent leur artillerie, leurs véhicules et leurs chars, car nous n’avons pas d’armement anti-chars. Il faut aussi empêcher l’arrivée de nouveaux renforts.

arin_mirkan-2.jpgAnwar Muslem évoque aussi l’héroïsme des combattantes, celui d’Arin Mirkan en particulier : une jeune femme kurde, Arin Mirkan, commandante YPJ, a choisi de se faire exploser au milieu d’un groupe de djihadistes plutôt que de tomber entre leurs mains. Elle a sacrifié sa vie de façon héroïque.

André Métayer