IRAN : campagne d’Amnesty International en faveur de deux journalistes kurdes dont l’un, accusé d’être “mohareb” (ennemi de Dieu), risque la peine capitale

Khosro et Masoud Kordpour, deux frères journalistes appartenant à la minorité kurde d’Iran, ont été arrêtés en mars 2013 puis inculpés, en termes flous, d’atteintes à la sécurité nationale. Ils sont détenus actuellement à la prison centrale de Mahabad. La dernière audience les concernant eut lieu le 28 octobre.

Khosro Kordpour et son frère Masoud Kordpour

Khosro Kordpour, responsable de l’agence de presse en ligne Mukrian, qui dénonce les violations des droits humains commises dans la province du Kurdistan, et son frère Masoud Kordpour, journaliste indépendant, ont été inculpés de “rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale”, “outrage au guide suprême”, “propagande contre le régime”, ” diffusion de fausses informations en vue de troubler l’opinion publique”. En fait, les deux frères ont critiqué les autorités dans les articles qu’ils ont publiés et les interviews qu’ils ont accordées. Khosro Kordpour a aussi été inculpé d’”inimitié à l’égard de Dieu” (mohareb) et de “corruption sur la Terre” (ifsad fil-arz), charges passibles de la peine capitale. Dans la réponse qu’il a adressée au rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, le gouvernement iranien accusait Khosro et Masoud Kordpour de coopérer avec des groupes terroristes.

Des Inculpations liée à leurs activités journalistiques

Les deux hommes cités ont été informés officiellement des charges retenues contre eux le 26 juin 2013. Pendant leurs quatre premiers mois de détention, ils n’ont pu avoir le soutien d’un avocat. Leur procès s’est ouvert le 5 août devant la première chambre du tribunal révolutionnaire de Mahabad, dans la province du Kurdistan (nord-ouest de l’Iran). Le tribunal les a relaxés des chefs de “propagande contre le régime” et d’”outrage au guide suprême”. En revanche, il s’est dessaisi de l’accusation de “diffusion de fausses informations en vue de troubler l’opinion publique” au motif que le Tribunal spécial pour la presse était seul compétent en la matière. Amnesty International estime que les éléments à charge dans ce dossier se fondent principalement sur des rapports du ministère du Renseignement et sont principalement liés aux activités journalistiques de Khosro et Masoud Kordpour, notamment au fait qu’ils ont accordé des interviews à des médias étrangers au sujet de la situation des droits humains dans la province du Kurdistan.

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Michel Besnard