Négociations de paix : le PKK libère huit prisonniers de guerre

Les HPG (forces armées du PKK) détiennent depuis 2011 une vingtaines de militaires et fonctionnaires de haut rang, faits prisonniers lors de combats qui les ont opposées à l’armée turque. Huit d’entre eux (un gouverneur de district, un policier, trois sous-officiers et trois soldats) ont été remis à une délégation composés de trois députés BDP (Sebahat Tuncel, Hüsamettin Zenderlioğlu et Adil Kurt), de deux représentants de l’IHD (Association turque des Droits de l’Homme), son président Öztürk Turkdogan et Raci Bilici, président de la section de Diyarbakir et d’Ahmet Faruk Ünsal, président de MAZLUMDER (association pour la défense des droits de l’homme et la solidarité envers les peuples opprimés).

En réponse à l’appel de notre chef Abdullah Öcalan, nous avons remis aujourd’hui huit prisonniers à la délégation turque. Aujourd’hui, la balle est dans le camp de la Turquie. A elle de prouver sa bonne volonté

a déclaré Bauer Pirsonne, l’un des responsables de la branche armée du PKK, lors d’une conférence de presse à proximité du lieu de remise des prisonniers.

Ce geste de bonne volonté de la rébellion kurde s’inscrit dans le cadre d’une négociation ouverte entre les représentants du gouvernement turc et le leader kurde emprisonné, Abdullah Öcalan.

Selon des sources gouvernementales et kurdes, Abdullah Öcalan, après avoir consulté le BDP, les représentants du PKK en Europe et les combattants du PKK des monts Qandil (au Kurdistan d’Irak) devrait appeler à un cessez-le-feu unilatéral le 21 mars à l’occasion du nouvel an kurde.

La rébellion kurde demande pour sa part la libération de milliers de prisonniers kurdes – militants et hommes politiques – détenus sous l’accusation de liens avec le PKK, organisation qui ne devrait plus être considérée comme terroriste.

Pour répondre à cette demande, le gouvernement islamo-conservateur turc a présenté la semaine dernière au Parlement un projet de loi qui devrait permettre la libération de certains militants kurdes accusés de collusion avec le PKK.

Il est à noter que l’ouverture des négociations fait suite au fort mouvement de grève de la faim suivi dans les dans les prisons turques par des centaines de détenus politiques. Ce mouvement avait cessé, au 65ème jour, à la demande d’Abdullah Öcalan qui est apparu, une fois de plus, comme un interlocuteur incontournable.

André Métayer