Après la tuerie du 13 novembre : ne pas laisser les exigences légitimes des conditions de sécurité l’emporter sur les valeurs de la démocratie

“La tuerie du 13 novembre suscite dans la France entière et à l’étranger un effet de sidération et des sentiments mêlés de colère, de pitié, de peur parfois” écrit Jacqueline Lagrée, Professeur émérite de philosophie, médiatrice de l’université Rennes 1, qui plaide pour une conduite inspirée plus que jamais par le goût de la liberté, la valeur de l’égalité et le sens de la fraternité excluant toute discrimination.

“Ce dont nous avons besoin, ce ne sont pas de plaintes mais de silence qui est une forme de respect et d’actions justes” ajoute-elle.

Le constat du professeur Lagrée met en évidence le fait que les terroristes n’ont pas frappé au hasard : ils ont visé des lieux conviviaux où des gens “comme vous et moi”, aiment se retrouver : une terrasse de café, une salle de concert, un stade de football.

“Ce simple constat, que ce ne sont pas des juifs, des chrétiens, des athées ou encore des musulmans qui ont été visés, mais des gens ordinaires, heureux tout simplement et qui n’avaient pas envie d’être heureux tout seuls, doit aussi commander notre réaction. Ne nous laissons pas envahir par les passions tristes. […] faisons comme le cavalier qui a heurté un obstacle : en avant, calme et droit”. Citant Freud, “pouvoir aimer et travailler”, le professeur de philosophie conclut : “cette puissance là ne nous sera pas ôtée”.

André Métayer