Communiqué de la CNSK : “La Turquie doit cesser son double jeu”

Depuis plusieurs jours, l’aviation turque bombarde les positions des forces militaires du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) dans le nord de l’Irak et en Turquie. De nombreuses victimes civiles sont à déplorer, en particulier dans le village de Zergelé où un premier bilan provisoire fait état de 10 tués et 15 blessés.

Alors que la Turquie, après des mois de complicité avec Daesh, a annoncé qu’elle allait combattre cette organisation terroriste, elle tourne ses armes contre les Kurdes et en particulier le PKK qui est, avec le PYD de Syrie, la force la plus efficace pour s’opposer à la folie meurtrière de Daesh.

De nombreux combattants et combattantes du PKK ont laissé leur vie au Mont Sinjar pour briser le siège auquel étaient soumis des milliers Yézédis ou pour défendre la ville de Kobané. Leur courage et celui des YPG et YPJ syriens a forcé l’admiration du monde entier. La duplicité de la Turquie doit être dénoncée et condamnée par les instances internationales et l’Union Européenne.

On ne peut accepter, comme le fait le Président de la République Turque Recep Tayyip Erdogan, que soit placé sur le même pied d’égalité Daesh et le PKK. Le PKK est un mouvement de résistance populaire, il combat le terrorisme et prône une société d’égalité hommes femmes, de respect des croyance et des minorités, de liberté et démocratie. Daesh, c’est l’obscurantisme, la violence et l’intolérance.

Recep Tayyip Erdogan, qui n’a pas accepté sa défaite aux élections législatives et le succès du parti pro-kurde HDP, ne combat pas le terrorisme de Daesh. Il a déclaré la guerre au peuple kurde.

Il n’y a pas d’avenir pour une paix juste et durable dans la région et pour les peuples qui la composent, si on laisse les mains libres à Recep Tayyip Erdogan, qui rêve de rétablir les frontières du califat ottoman.

La Coordination Nationale Solidarité Kurdistan condamne les massacres perpétrés à l’encontre de la population kurde au Kurdistan du sud et du nord. Elle renouvelle son soutien au mouvement national kurde et au PKK.

Elle demande aux autorités de notre pays de faire entendre, auprès de la Turquie, la voix de la France pour que cessent les attaques contre le peuple kurde.

La France doit prendre toutes initiatives politiques visant à restaurer le dialogue entre le gouvernement turc et Abdullah Ocalan, elle doit agir, auprès de l’Union européenne, pour que le PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes.

Elle doit s’opposer, dans le cadre de l’OTAN, aux actions militaires de la Turquie à l’encontre des Kurdes.

Paris, le 3 août 2015