Liberté pour Abdullah Öcalan, détenu depuis 23 ans

Comme chaque année, les Kurdes manifestent en février pour protester contre les conditions inhumaines d’incarcération qui sont infligées à leur leader charismatique Abdullah Öcalan et exigent sa libération immédiate. Nombreux sont les progressistes qui ont rallié la cause kurde et qui défendent le droit pour chaque peuple de vivre dans la paix et la dignité. Abdullah Öcalan, c’est l’interlocuteur incontournable dans les négociations en vue d’un règlement politique de la question kurde.

A Marseille, une marche partie de Martigues s’est terminée le 12 février par une grande manifestation sur le Vieux Port, rassemblant 4 000 personnes, comme le relate La Marseillaise.

A Strasbourg, des milliers de personnes venues de Suisse, d’Allemagne et de France se sont rassemblées samedi 12 février à Strasbourg pour dénoncer la conspiration internationale qui a conduit à l’arrestation d’Abdullah Öcalan le 15 février 1999. Tout au long du parcours de la marche, les militants ont scandé des slogans demandant la libération du leader kurde.

A Istanbul, un rassemblement organisé par le Parti démocratique des peuples (HDP) à l’occasion de l’anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan a été interdit. Les députés présents ont été encerclés par la police, tandis que les manifestants scandaient des slogans en faveur du leader kurde emprisonné. Depuis, des dizaines d’arrestations ont eu lieu à Istanbul, à Diyarbakir, mais aussi à Adana, Mersin, Sirnak, Agri, Siirt, Batman et Van. À l’occasion du 23ème anniversaire de la conspiration internationale qui a conduit à l’arrestation d’Abdullah Öcalan par la Turquie et son emprisonnement sur l’île-prison d’Imrali, la Campagne Paix au Kurdistan demande la libération du leader kurde et appelle à la reconnaissance de son rôle de pacificateur et du droit du peuple kurde à choisir son leader politique.

A Van, une manifestation marquant le 23e anniversaire de l’enlèvement d’Abdullah Öcalan s’est tenue le 15 février. Des représentants du HDP et du Parti démocratique des régions (DBP) se sont réunis au centre-ville avec des militants d’organisations de la société civile. Sous le slogan “Tecrîdê rakin, deriyê Îmraliyê vekin, aşitiyê ava bikin” (Levez l’isolement, ouvrez les portes d’Imrali et construisez la paix), la foule a réclamé la liberté d’Abdullah Öcalan. Précédemment, 140 détenus politiques de la prison de haute sécurité de Van avaient entamé une grève de la faim de trois jours le 10 février pour exiger une enquête sur la mort de de l’un des leurs, Ramazan Turan, 70 ans, décédé dans des circonstances suspectes le 21 janvier. Les grévistes de la faim demandaient aussi la levée de l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan, la libération des prisonniers malades et la fin des pratiques et des sanctions arbitraires infligées par l’administration pénitentiaire.

A Maxmûr, des milliers de personnes ont manifesté dans le camp de réfugiés kurdes situé dans la province d’Erbil, au Kurdistan irakien, à l’occasion du 23e anniversaire de la déportation du dirigeant kurde Abdullah Öcalan vers la Turquie.” Vous ne pouvez pas assombrir notre soleil”, a scandé la foule.

A Hakkari, le gouverneur de la province a interdit, pendant une quinzaine de jours, toute activité pouvant de près ou de loin avoir un rapport avec le 23e anniversaire :

Il a été décidé que dans les espaces publics tels que les places, les rues, les routes, les parcs ; tous les rassemblements, réunions en plein air, marches de démonstration, sit-in, actions de protestation, protestations/marches et rassemblements qui peuvent être organisés en formant un être humain chaîne, réunions/rassemblements/réunions publiques sous forme de plateformes publiques, outils de diffusion audio (véhicules, mobile, etc.) toutes sortes d’activités audio et visuelles, grève de la faim, montage de chapiteau, communiqués de presse, toutes sortes d’ouverture de stand, collecte de signatures/campagne de signatures, lanterne céleste/ballon, drone, para moteur/planeur etc. toutes sortes d’activités aériennes, réunion de commémoration/cérémonies de commémoration -hors institutions/organismes publics-, concert, festival, théâtre, sketch, ciné-vision, pantomime etc., et des actions/activités telles que l’allumage de torches, la distribution de dépliants/dépliants, l’accrochage d’affiches, le collage d’autocollants, etc. seront interdits pendant 15 jours.

Passer de la guerre à la paix, quand il s’agit de la question kurde, apparaît pour tout un chacun une évidence. Mais, pour y arriver, ce n’est pas aussi simple, et comme l’a dit et répété Remzi Kartal, co-président du Kongra-Gel, “sans la libération d’Öcalan, aucune négociation de paix n’est possible.

André Métayer