Marche silencieuse à Rennes. 700 Rennais ont délivré un message : “Rojbin, Sakine, Leyla, nous prenons le relais”

700 Rennais, Brestois, Douarnenistes, Nantais, Morbihannais kurdes, français, bretons confondus, des Catalans ont répondu à l’appel des Amitiés kurdes de Bretagne et d’Amara – Maison du Peuple kurde. Ils ont défilé silencieusement dans les rues rennaises, délivrant à l’attention de la population déambulante d’un samedi après-midi ensoleillé et au-delà, à l’opinion publique, un message affectueux à l’adresse de Rojbin, Sakine et Leyla, ces trois militantes kurdes assassinées à Paris. Il s’agit aussi d’un avertissement à tous les responsables politiques de notre pays qui seraient tentés d’être complaisants envers les commanditaires de ce crime.

Marie-Anne Chapdelaine, députée d’Ille et Vilaine, Frédéric Bourcier et Jocelyne Bougeard, adjoints au maire de Rennes avaient, avant le départ de la marche, rencontré les organisateurs et manifesté leur soutien.

Rien ne peut justifier un tel acte de barbarie

“Rojbin, Sakine, Leyla, nous prenons le relais”, “Nous sommes tous Rojbin”, “Nous sommes tous Sakine”,”Nous sommes tous Leyla”, “Le PKK n’est pas une organisation terroriste”, “Vive la résistance kurde”, “Négociation avec Öcalan”, “Les martyres ne meurent jamais, je prends le relais”.

Les pancartes qui ponctuaient le cortège criaient avec force la détermination des manifestants défilant en silence avec gravité. Au terme d’une marche impressionnante, ils ont été accueillis place de la Mairie, par Roselyne Lefrançois, adjointe aux relations internationales, au nom de Daniel Delaveau, Maire de Rennes et Président de Rennes métropole, qui a rappelé le message indigné que le Maire a publié dès l’annonce de cet horrible assassinat : “rien ne peut justifier un tel acte de barbarie et c’est avec la plus grande fermeté que je condamne cet acte”. Roselyne Lefrançois a aussi rappelé qu’en mars 2012 le Conseil municipal unanime avait, par un vœu, manifesté son soutien aux personnalités et aux élus kurdes incarcérés.

En assassinant ces militantes, les tueurs nous ont aussi frappés

Les organisateurs, AKB et Amara, n’ont pas caché leur émotion en évoquant le parcours militant de Sakine, de Leyla et surtout de Rojbin, la plus connue à Rennes : “en assassinant ces militantes, les tueurs nous ont aussi frappés, on a voulu les faire taire. Nous prenons le relais”. Les personnalités présentes, Sylvie Jan, membre de la commission internationale du Parti communiste français, Eyyup Doru représentant le parti pro-kurde BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie), les représentants du Parti communiste français, du Front de Gauche, des Jeunesses communistes, de l’Union démocratique bretonne, de Breizhistance – Gauche indépendantiste bretonne, de CUP (Gauche indépendantiste catalane) ont tour à tour pris la parole pour exprimer leur indignation et leur solidarité. Ils ont demandé au gouvernement français de faire toute la lumière sur ce crime d’Etat. Sylvie Jan et Eyyup Doru ont pointé du doigt la politique répressive de la Turquie qui encourage de tels actes, quand ils ne sont pas l’œuvre de “l’Etat profond” lui-même. Tous ont demandé l’annulation les accords de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure entre la France et la Turquie.

André Métayer