Newroz à Urfa

La délégation envoyée par les Amitiés kurdes de Bretagne, à peine arrivée à Diyarbakir, s’est trouvée plongée dans un monde en pleine euphorie fêtant le Newroz, un moment de ferveur où tout un peuple appelle de toutes ses forces à la reconnaissance de son identité et croit à une libération proche, certaine et inéluctable. Le 21 mars elle était à Diyarbakir, le 22 mars, à Urfa, où le candidat à la mairie est Osman Baydemir qui, après deux mandats à Diyarbakir, ne peut se représenter dans cette ville, capitale du Kurdistan de Turquie.urfa___foule_au_newroz.jpg

L’exemple du Kurdistan syrien (Rojava) est là pour galvaniser les énergies. Dans ce territoire kurde, qui n’est ni pro Bachar al Assad, ni pro islamiste, comme l’affirment ses représentants que la délégation a rencontrés à Diyarbakir, la gouvernance démocratique s’est mise en place malgré les corridors qui perturbent la communication entre les trois cantons, unis tout en étant administrés de façon autonome. Les femmes ont insisté sur le fait qu’elles ont pris toute leur place dans cette révolution.

“Ce qui se passe au Kurdistan syrien est très important pour nous”, confie Emrullah Cin, l’ancien et futur maire de Viransehir, ville proche de la frontière turco-syrienne, du district d’Urfa.urfa___e.sin.jpg

La rencontre de cet élu, qui vient d’être libéré après avoir été détenu près de cinq ans, comme de nombreux autres militants de la cause kurde (8 000 seraient toujours détenus dont notre amie Gulcian Simsek) a beaucoup marqué la délégation avec qui elle s’est entretenu longuement. Son calme, son absence de haine et sa farouche détermination ont beaucoup impressionné. Emrullah Cin, comme beaucoup de responsables kurdes, est néanmoins très critique quand il évoque l’attitude de l’Europe et de la communauté internationale.

André Métayer

Newroz à Nantes

Le 22 mars la population kurde de Nantes a célébré sa fête nationale (Newroz) organisée par le centre culturel d’Engin SINCAR. Plus de 500 personnes ont battu le pavé nantais sous une forte pluie. La flamme du Newroz avait pris place en tête d’un cortège dans lequel des jeunes, des femmes et des enfants étaient vêtus de leurs costumes traditionnels. les Kurdes ont offert un joli spectacle aux Nantais. “Nous sommes tous PKK! libérez OCALAN!” criaient les jeunes massés en tête de cortège avec leurs drapeaux et leurs banderoles. Après la manifestation, des chants kurdes ont étaient entonnés avec cœur et émotion. La manifestation s’est dispersée sans incident et dans une ambiance très fraternelle.

Sinan Zer