Newroz entre gravité et espoir au Kurdistan, mais aussi à Rennes

La campagne “Paix au Kurdistan” a salué, à l’occasion du Newroz,

le courage et le sacrifice de tous ces Kurdes qui ont été victimes de discriminations extrêmes, de violences, de tortures et d’arrestations dans la poursuite de leurs convictions et dans leur lutte pour la liberté et la justice. Le Newroz vient cette année à un moment de tension et de crise extrême où le peuple kurde fait preuve de force et de résilience face au régime turc le plus répressif des temps modernes. Les Kurdes mènent une lutte historique pour toute l’humanité. Ils se sont dressés en première ligne contre les gangs terroristes de l’Etat islamique qui étaient devenus une menace et un fléau pour l’humanité.

Tous les rassemblements ont permis de saluer le courage de Leyla Güven et des centaines d’hommes et de femmes kurdes qui sont actuellement en grève de la faim afin de mettre fin à l’isolement inhumain auquel est soumis Abdullah Öcalan. Ainsi, à Rennes, les invités des Kurdes se sont levés pour observer, une minute de silence en ouverture de la réception donnée à l’occasion du Newroz.

Malgré les obstacles et les intimidations, comme l’arrestation et l’expulsion de deux de nos amis de France Kurdistan, des foules énormes se sont rassemblées dans tout le Kurdistan, notamment à Diyarbakir et à Van. Selon les observateurs – plus de soixante délégations étrangères étaient présentes – il faut remonter à 2013 pour trouver pareille ferveur.

C’était l’année de l’espoir : devant plus d’un million de personnes rassemblées à Diyarbakir, les députés Pervin Buldan et Sırrı Süreya Önder avaient lu le message de paix tant attendu du leader incontesté du peuple kurde, Abdullah Öcalan.

2018, l’espoir ne faiblit pas : c’est incroyable.

Newroz à Rennes

Après une semaine de manifestations dans les rues de Rennes pour soutenir les grévistes de la faim et célébrer le Newroz, ce sont plus de quatre-vingts personnes qui répondirent à l’invitation de Saadet Kilic et Fehmi Kaplan, co-présidents d’Amara – Conseil démocratique kurde de Rennes. Accueillis par des femmes kurdes en habits traditionnels, tous prirent place autour de tables joliment décorées et présentant des mets succulents préparés par les familles kurdes. Une assemblée particulièrement militante et diverse, choyée par leurs hôtes kurdes très attentionnés qui ne manquèrent pas de saluer les personnalités présentes : Ana Sohier et Yannick Le Gargasson, conseillers municipaux de Rennes, Me Rouzaud Le Bœuf, avocat honoraire, Ghania Boucekkine, présidente de la Maison internationale de Rennes (MIR), Patrice Charbonnier, journaliste en retraite très active, les responsables et militants de France Palestine, du Mouvement de la paix, de l’Union démocratique bretonne (UDB), du Parti communiste français (PCF), des Jeunesses communistes, d’Alternative libertaire, de La France insoumise (LFI) et bien sûr des Amitiés kurdes de Bretagne (AKB). Même l’Argentine était représentée avec René Palacios. Des chefs d’entreprise avaient aussi répondu à l’invitation. S’étaient fait excuser, retenus par d’autres obligations ou absents de Rennes, Jean-Louis Tourenne, sénateur d’Ille et Vilaine, Lena Louarn, vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, Frédéric Bourcier, conseiller départemental et adjoint à la maire de Rennes, Jocelyne Bougeard, adjointe à la maire de Rennes, Glenn Jégou, conseiller municipal, Marie Anne Chapdelaine, ancienne députée de Rennes.

L’une des responsables du mouvement des Femmes kurdes (ZIN 35), a expliqué à l’assemblée toute la symbolique de la fête du Newroz qui commémore la naissance du peuple kurde, avec la légende plusieurs fois millénaire de Kawa le forgeron libérant son peuple en défiant et tuant le tyran Dehak.

Une surprise rafraichissante avec la production d’un groupe nouvellement formé dans un des ateliers d’Amara : ces jeunes enfants, chantant de tout leur cœur, avec une force joyeuse et communicative. Ils ont bluffé l’assistance… Un régal ! Oui, ce fut aussi à Rennes un Newroz d’espoir.

André Métayer