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Bonne visite !

Une délégation des Amitiés kurdes de Bretagne au Kurdistan – 26 mars / 1 avril 2009

Depuis une quinzaine d’années, les Amitiés kurdes de Bretagne poursuivent un triple objectif :

  • Comprendre les revendications du peuple kurde qui réclame des droits culturels et politiques, et les faire connaître aux élus politiques, aux acteurs de la vie sociale et à l’opinion publique ;
  • Soutenir la démocratie locale en notant les atteintes aux droits humains les plus élémentaires, en prenant la défense des personnes injustement poursuivies devant les tribunaux et en soutenant les initiatives en faveur des libertés culturelles et politiques ;
  • Œuvrer en faveur de la paix en participant à des projets de coopération, à caractère économique et social.

C’est animée de cet esprit qu’elle aide la communauté kurde émigrée en Bretagne dans ses efforts d’intégration.

C’est aussi animée de cet esprit qu’elle multiplie les contacts et note ses observations au cours de missions qu’elle envoie annuellement au Kurdistan de Turquie.

En 2009, une délégation s’est rendue dans la région de région de Van et Hakkari, du 26 mars au 1° avril, au moment où se sont déroulées les élections des maires, des conseils municipaux et « départementaux ».

Le rapport ci-joint est fait de témoignages recueillis sur le vif, sans trucage ni mise en scène, et d’observations détaillées. Il dresse un état des lieux dont la dégradation est inquiétante. Il délivre un message sans ambigüité sur les conditions à créer pour une paix juste et durable.

DÉLÉGATION DES AMITIÉS KURDES DE BRETAGNE AU KURDISTAN 2009

Les Kurdes de Bretagne entament une grève de la faim place de la Mairie à Rennes, aujourd’hui vendredi 12 juin

Communiqué

« Stop, vous vous trompez de cible »

Les Kurdes de Bretagne ont défilé samedi dans les rues de Rennes pour protester contre les interpellations par les autorités espagnoles, à la demande de l’Etat turc, de deux membres du Congrès National du Kurdistan, l’ancien député kurde Remzi Kartal, compagnon d’infortune de Leyla Zana, et le Kurde rennais Eyyup Doru, dit « Faruk ».

Durant deux heures et tout le long d’un parcours de 2 km, plusieurs centaines d’hommes et de femmes ont expliqué à la population rennaise les raisons de leur colère mais aussi leur détermination pour obtenir les droits culturels et politiques que la Déclaration des Droits de l’Homme reconnaît à tout un chacun.

Ils protestent aussi contre la vague d’arrestations sans précédent qui frappe, en Turquie, dans l’indifférence des chancelleries européennes, des centaines de cadres et d’élus locaux du parti pro kurde, le DTP (Parti pour une Société Démocratique), qui vient de remporter un succès sans conteste dans les provinces kurdes de Turquie.

Ils s’indignent également de la vague d’arrestation de Kurdes à Paris, à Bordeaux et à Mulhouse.

Réunis dans l’association « Amara, la maison du Peuple kurde », ils entament ce vendredi 12 juin une grève de la faim pour dire au gouvernement français « Stop, vous vous trompez de cible ».

Venez soutenir les grévistes de la faim, place de la Mairie, qui vous proposeront de signer un manifeste « Paix au Kurdistan », « nous ne sommes pas des terroristes », « Libérez Remzi, libérez Faruk », « Libérez nos camarades écroués dans les prisons françaises ».

Pour Amara, Maison du peuple kurde,

Abdulkerim ISIKLAR
Président

Les Kurdes de Bretagne et leurs amis ont crié « Non à l’extradition de Remzi et Faruk »

Les Kurdes de Bretagne ont défilé dans les rues de Rennes, pour protester contre les interpellations, par les autorités espagnoles à la demande de l’Etat turc, de deux membres du Congrès national du Kurdistan, Remzi Kartal et Eyyup Doru, citoyen rennais depuis 1998.

Réunis dans la toute nouvelle association « Amara, Maison du Peuple kurde » et avec l’appui d’organisations politiques, syndicales, d’associations et d’élus, ils se sont rassemblés place de la Mairie à Rennes, samedi 6 juin pour se rendre en cortège à la Préfecture de Région en vue de remettre une lettre à l’attention de Monsieur Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères, attirant son attention sur la situation de MM. Kartal et Doru, placés sous la protection des conventions onusiennes et de la Belgique, pour M. Kartal, et de la France, pour M. Doru, ces deux pays ayant accordé à chacun le statut de réfugié.

Durant deux heures et tout le long d’un parcours de 2 km, plusieurs centaines d’hommes et de femmes (lançant leur youyou traditionnel) ont expliqué à la population rennaise les raisons de leur colère mais aussi leur détermination pour obtenir les droits culturels et politiques que la déclaration des droits de l’homme reconnaît à tout un chacun.

« Libérez Remzi, libérez Faruk », pouvait-on entendre, mais aussi : « Non à la guerre »,  »nous ne sommes pas des terroristes », « Paix au Kurdistan ».

« Il faut arrêter la spirale de la violence et il est temps de reconnaître aux Kurdes de Turquie leurs droits politiques et culturels, seul moyen de mettre un terme à un conflit qui dure depuis des décennies » dit en écho l’association « Amitiés kurdes de Bretagne » qui s’indigne de la vague d’arrestations sans précédent qui frappe, en Turquie, dans l’indifférence des chancelleries européennes, des centaines de cadres et d’élus locaux du parti pro kurde, le DTP (Parti pour une Société Démocratique), qui vient de remporter un succès sans conteste dans les provinces kurdes de Turquie.

« Amara, Maison du peuple kurde » s’indigne également de la vague d’arrestation de Kurdes à Paris, à Bordeaux et à Mulhouse et va, dès la semaine prochaine, entamer une grève de la faim pour dire au gouvernement français « Stop, vous vous trompez de cible ».

A noter que la manifestation a eu le soutien de l’Association des Elus progressistes de Bretagne, de la CIMADE, du CRIDEV, d’Emgann-MGI , de la Fédération du Parti Communiste Français d’Ille-et-Vilaine, de la Fédération du Parti Socialiste d’Ille-et-Vilaine, du Festival de Cinéma de Douarnenez, de la FSU 35, de la LDH Rennes, de la Maison Internationale de Rennes, du Mouvement de la Paix, du MRAP Ille-et-Vilaine, du NPA 35, du Parti Breton, du SLB , de l’Union démocratique bretonne, de l’Union Départementale CGT 35 et des Verts de Rennes.

Les Amitiés kurdes de Bretagne remercient pour leurs interventions Edmond Hervé, sénateur d’Ille-et-Vilaine, ancien Maire de Rennes, Roselyne Lefrançois, députée européenne, adjointe au maire de Rennes, les députés Annick Le Loch, René Dosière et Philippe Tourtelier, Daniel Delaveau, Maire de Rennes, Christian Guyonvarc’h, vice président du Conseil régional de Bretagne, Didier Le Gac, Président du Groupe « Finistère à gauche, Finistère pour tous » du Conseil général du Finistère, Katja Krüger, conseillère municipale communiste de Rennes, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du Parti Socialiste et Frédéric Bourcier, 1° secrétaire du PS d’Ille et Vilaine…

André Métayer

Non à l’extradition de Faruk et de Remzi

Deux membres du Congrès national du Kurdistan, Remzi KARTAL et Eyyup DORU connu en Bretagne sous le nom de « Faruk », sont toujours retenus en Espagne et doivent passer en jugement à une date non encore déterminée. Ils risquent d’être extradés vers la Turquie : c’est inacceptable qu’un pays européen se prête à cette macabre mascarade diabolisant deux militants « coupables » d’informer le monde politique, la société civile et l’opinion publique des violations des Droits de l’Homme en Turquie, « coupables » de défendre les droits culturels et politiques du peuple kurde.

Non contente de s’en prendre aux représentants du peuple kurde, élus au cours de deux consultations électorales, l’une nationale qui a envoyé des députés DPT à la « Grande Assemblée », l’autre locale, qui a consacré de façon incontestable la représentativité de ce parti, la Turquie veut bâillonner les voix qui s’expriment en Europe : le fera-t-elle avec la complicité d’un pays européen au mépris des conventions internationales qui protègent les réfugiés politiques?

De nombreuses voix élèvent déjà des protestations en Espagne, mais aussi dans les rangs des députés européens et dans les différents pays de l’Union européenne. En France on note la position d’Edmond Hervé, ancien maire de Rennes, sénateur d’Ille et Vilaine, et celles de la direction nationale du Parti Socialiste (qui, à la demande de la Fédération P.S. 35 est intervenue auprès du P.S.O.E. espagnol) ; sont également déjà intervenus : Christian Gyonvarc’h (U.D.B.), vice président du Conseil Régional de Bretagne, Philippe Tourtelier, Député d’Ille et Vilaine, Daniel Delaveau, Maire de Rennes, Katja Krüger, conseillère municipale communiste de Rennes chargée de la diversité culturelle, et la liste n’est pas close.

La toute nouvelle Association « AMARA, la Maison du Peuple kurde » organise, avec le soutien des Amitiés kurdes de Bretagne, une manifestation régionale qui se déroulera samedi 6 juin à 15 heures, place de la Mairie à Rennes, pour demander à M. José Luis Rodriguez Zapatero, Président du Gouvernement espagnol, de mettre immédiatement fin à cette procédure d’extradition, et à Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères, d’intervenir énergiquement pour faire prévaloir le droit international, les deux militants kurdes étant placés sous protection des conventions de l’ONU et la France se devant assurer la protection d’Eyyup « Faruk » Doru à qui elle a accordé le statut de réfugié.

Appel aux partis politiques, syndicats, associations de Bretagne à participer à la manifestation et à signer le manifeste (ci-après)

Appel aux élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux et européens de Bretagne à soutenir la manifestation

Tous à Rennes, samedi 6 juin à 15 heures, place de la Mairie.

Contacts : Amitiés kurdes de Bretagne

MANIFESTE EN FAVEUR DE
REMZI KARTAL ET
EYYUP « FARUK » DORU

Les autorités espagnoles, à la demande de l’État turc via Interpol, ont interpellé les 24 et 26 mars derniers deux membres du Congrès national du Kurdistan (KNK), Remzi KARTAL et Eyyup DORU, connu en Bretagne sous le nom de « Faruk ».

Remzi KARTAL, Président de la Commission des Affaires étrangères du KNK, fut, comme Leyla Zana, député à la Grande Assemblée de Turquie avant l’interdiction de son parti, le DEP. La Belgique lui a accordé le statut de réfugié politique.

Eyyup DORU est vice-président de la Commission des Affaires étrangères du KNK et directeur du Centre d’Information du Kurdistan de Paris. La France lui a accordé le statut de réfugié politique. Résidant à Rennes depuis 1998, il est très connu dans toute la Bretagne des milieux associatifs, de la communauté kurde et de nombreuses personnalités politiques qui l’ont reçu à maintes reprises.

En dépit des conventions de l’ONU qui protègent les réfugiés politiques, le gouvernement espagnol a décidé d’entamer une procédure visant à extrader Remzi KARTAL et Eyyup DORU vers la Turquie.

C’est inacceptable.

Le « crime » dont sont accusés Remzi KARTAL et Eyyup DORU est d’informer le monde politique, la société civile et l’opinion publique des violations des Droits de l’Homme en Turquie et de défendre les droits culturels et politiques du peuple kurde.
Nous soussignés, demandons à M. José Luis Rodriguez Zapatero, Président du Gouvernement espagnol, de mettre immédiatement fin à cette procédure d’extradition.

Nous soussignés, demandons à M. Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères, d’intervenir énergiquement pour faire prévaloir le droit international : Eyyup DORU, réfugié politique, est sous la protection de la France.

Avec le soutien de : (par ordre alphabétique)

Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) – Association des Elus progressistes de Bretagne (AEPB) – Fédération du Parti Communiste Français d’Ille-et-Vilaine – Fédération du Parti Socialiste d’Ille-et-Vilaine – Union démocratique bretonne (UDB)

Un Rennais menacé d’extradition vers la Turquie

Nous apprenons avec émotion la mise sous contrôle judiciaire par la justice espagnole, à la demande de l’Etat turc, via Interpol, de MM Remzi Kartal et Eyyup « Faruk » Doru, tous deux membres du Congrès National du Kurdistan.

M Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du Congrès National du Kurdistan et Président de la commission des Affaires Etrangères, fut, comme Leyla Zana, député à la Grande Assemblée de Turquie, avant l’interdiction de son parti, le DEP.

M. Eyyup Faruk Doru, Vice-président de la commission des Affaires Etrangères du Congrès National du Kurdistan, Directeur du Centre d’Information du Kurdistan de Paris, résidant à Rennes, est très connu dans toute la Bretagne où il est intervenu à plusieurs reprises dans le cadre du festival de cinéma de Douarnenez ou pour la présentation du projet de centre de santé de Hakkari, tant à Rennes ou Brest que Châteaulin ou Douarnenez(1). Il a animé des rencontres à maintes occasions entre associations kurdes et associations amies des Kurdes et a été reçu par de nombreuses personnalités politiques : députés, députés européens, sénateurs, président des assemblées régionale et départementales et par des élus locaux dont, bien évidemment, les maires successifs de Rennes Edmond Hervé et Daniel Delaveau.

Que reproche-t-on à « Faruk » qui dispose, comme Remzi Kartal, du statut de réfugié politique ? Essentiellement le fait d’informer le monde politique, la société civile et l’opinion publique des violations des droits de l’homme en Turquie et de défendre les droits culturels et politiques du peuple kurde : les prétextes avancés par l’Etat turc pour faire intervenir la justice espagnole relèvent du délit d’opinion puisqu’il reproche à Faruk des propos tenus à la télévision kurde ROJ TV en exil émettant depuis le Danemark. A ce sujet, le gouvernement turc a été débouté de ses plaintes contre ROJ TV, le Conseil de la radio et de la télévision danois (l’équivalent du C.S.A) ayant estimé que les émissions, accusées par la Turquie d’être incitatrices à la haine, étaient en tous points conformes à des séquences d’information ou à des débats dont la vocation est d’informer ou de débattre.

Nous sommes donc loin d’une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Mais José Luis Rodriguez Zapatero, qui entretient des contacts personnels et amicaux avec Recep Tayyip Erdoğan, et le gouvernement espagnol, qui vient de nouer les solides relations diplomatiques avec la Turquie, ont décidé de poursuivre la procédure d’extradition vers la Turquie lancée à l’encontre de Remzi Kartal et de Eyyup Doru, et ce au mépris de leur statut de réfugiés politiques qui les place sous la protection des conventions onusiennes.

L’Espagne doit mettre fin aux poursuites engagées et doit rendre la liberté à Remzi Kartal et Faruk Doru.

NON à l’extradition de Remzi Kartal et de Eyyup Doru

Ecrire au gouvernement espagnol pour lui demander de classer sans suite les accusations infondées de la Turquie portées contre Remzi Kartal et de Eyyup Faruk Doru :

M. José Luis Rodriguez ZAPATERO
Presidente del Gobierno
Palacio de la Moncloa
28071 Madrid / Espagne
fax : 0034 913 900 217
jlrzapatero@presidencia.gob.es

Ecrire au gouvernement français qui a accordé à Faruk le statut de réfugié pour lui demander d’intervenir auprès de son homologue espagnol :

M. Bernard KOUCHNER
Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes
37, quai d’Orsay

75351 Paris
fax : 01.47.05.27.39

Pour tous renseignements : prendre contact avec les Amitiés kurdes de Bretagne.

Eyyup Faruk DORU

Né à Igdir, est de la Turquie près de la frontière iranienne ;

En France depuis 1983 ;

A Rennes depuis 1998 ;

Réfugié politique;

Diplômé d’études supérieures;

Consultant auprès du Conseil de l’Europe ;

Directeur du Centre d’Information du Kurdistan de Paris;

Vice – président de la commission des Affaires Etrangères du Congrès National du Kurdistan.

(1) projet soutenu par le Conseil régional de Bretagne, les conseils généraux du Finistère, des Côtes d’Armor et d’Ille et Vilaine et les villes de Brest, Rennes, Châteaulin et Douarnenez.

COLLOQUE « L’urgence d’une solution politique à la résolution de la question kurde »

Déclaration finale

POUR FAIRE GAGNER LA PAIX

·        Libérer la parole et l’action du DTP
·        Faire taire les armes
·        Arrêter les atteintes aux droits de l’homme

La situation intérieure en Turquie est un sujet que les autorités françaises et européennes disent inscrire régulièrement à l’agenda de leurs rencontres avec les autorités turques. Les droits culturels, économiques et sociaux des citoyens turcs d’origine kurde y sont systématiquement abordés.

Au vu de la situation générale des droits de l’Homme dans le pays, la France et l ’Union européenne doivent presser les autorités turques de mener à terme les réformes internes, indispensables pour renforcer et garantir les libertés fondamentales comme il se doit dans un Etat de Droit.

La réalité de la vie politique et quotidienne des populations kurdes n’est pas celle des communiqués des autorités turques.

Malgré le climat détestable accompagné de pressions et d’intimidations de toutes sortes, la majorité des électeurs des régions kurdes a voté le 29 mars 2009 pour le DTP, Parti pour une Société Démocratique, permettant de doubler ainsi le nombre de ses mairies et de gérer la quasi-totalité des départements.

Quelques jours après les résultats de ces élections, les autorités turques ont lancé une campagne d’arrestations de militants, de dirigeants et d’élu(e)s de ce parti dont des maires. A ce jour, près de 700 d’entre eux ont été interpellés, dans plus d’une quinzaine de villes, dont 230 ont été écroués.

Cette atteinte caractéristique à la liberté d’expression individuelle et politique exige de la communauté internationale une ferme condamnation.

Les autorités turques expliquent que les dirigeants et les élu(e)s du DTP auraient des liens supposés avec le PKK., le Parti des Travailleurs du Kurdistan. Rien à l’heure actuelle ne permet de valider cette hypothèse, mais à supposer que cette conception de la « preuve à charge non-établie » soit retenue, elle ne se différencierait pas de celle que l’Histoire a condamnée lorsque dans ce pays, la France, des personnes ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec la Résistance.

Aujourd’hui, le PKK doit être rayé de la liste des organisations terroristes et reconnu comme un mouvement politique de résistance armée, un des protagonistes essentiel avec lequel il faut négocier. Le PKK et son président, Abdullah Öcalan, ont montré à plusieurs reprises leur volonté de dialogue en décrétant unilatéralement plusieurs cessez-le-feu jamais acceptés pas la Turquie.

Ils réclament une paix négociée dans le cadre d’un règlement politique du conflit et doivent pouvoir compter sur les forces progressistes en France et en Europe.

La France, l’Europe doivent faire pression sur la Turquie pour qu’elle prenne des décisions en faveur de la démocratie : un premier geste consisterait à mettre fin à l’isolement politique dont est victime le DTP, Parti pour une Société Démocratique qui vient de s’imposer comme la première force politique dans les provinces kurdes de Turquie.

Pour résoudre la question kurde, un travail avec les seules institutions d’Etat ou des représentants patronaux est insuffisant. Il faut également une collaboration avec l’ensemble des associations qui représentent la société civile, tels les Droits de l’Homme, les associations de femmes, les syndicats etc… y compris celles considérées comme « radicales ».

PROPOSITIONS POUR LA PAIX

1)        MODIFICATIONS DE LA CONSTITUTION

Il faut mettre au point une Constitution qui ne soit basée sur aucune idéologie, qui ne déclare la suprématie d’aucun groupe ethnique, religieux ou linguistique, une Constitution qui définisse une citoyenneté au regard de la composition pluriethnique du pays, qui ne comporte aucun élément pouvant heurter les libertés individuelles ; une Constitution qui puisse permettre aux représentants de l’Etat et aux fonctionnaires qui travaillent dans les régions à majorité kurde d’employer une autre langue que la langue officielle, qui puisse permettre à la population kurde de disposer d’un enseignement en sa langue maternelle.

Il est nécessaire de modifier les lois portant sur le statut des partis politiques, sur les élections législatives, le code pénal, la lutte contre le terrorisme, les pouvoirs de police, l’enseignement. La modification des lois doit porter également sur la presse, la télévision et la radio, et plus généralement sur tout ce qui est susceptible de porter atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives.

2)        NEGOCIATIONS ENTRE BELLIGERANTS

Le gouvernement de la République de Turquie mène, contre le PKK, depuis maintenant un quart de siècle une lutte incessante qui a fait des dizaines de milliers victimes, entrainant de graves atteintes aux libertés fondamentales. Plus de trois millions de civils ont été déplacés avec des conséquences sur le plan social et économique.

Il est manifeste que la réponse militaire est inefficace et qu’il faut savoir terminer une guerre avec :

  • Un arrêt, accepté par les deux parties, de tout acte de guerre
  • Des négociations entre belligérants.
  • La libération de tous les détenus politiques, y compris Abdullah Öcalan., et leur réintégration dans la vie politique.
  • L’amnistie pour tous les militants du PKK.
  • La dissolution de toutes les milices para militaires et de tous les groupes de protecteurs de village.
  • Des mesures sociales, financières et économiques permettant la reconstruction des villages détruits et le retour des personnes déplacées.

3)        RECONNAISSANCE DE L’IDENTITE KURDE

La constitution et les lois fondamentales doivent :

  • permettre l’enseignement de la langue kurde dans tous les établissements scolaires.
  • favoriser la production d’œuvres culturelles kurdes dans toutes les disciplines artistiques.
  • autoriser l’emploi de la langue maternelle dans toutes les circonstances de la vie privée et publique.
  • autoriser les media à écrire et à émettre en langue kurde sans restrictions ni censure.

Colloque sous le parrainage d’Isabelle PASQUET, sénatrice, jeudi 30 avril 2009, Paris, Palais du Luxembourg Coorganisateurs : Solidarité et Liberté, MRAP, Parti Communiste Français, Centre d’information du Kurdistan, Centre Culturel Kurde d’Ahmet KAYA, Fédération des Associations Kurdes en Europe, Amitiés kurdes de Bretagne, Mouvement de la Paix.

L’Union européenne doit soutenir la revendication kurde d’une paix négociée

Imaginons…. imaginons l’UDB, (l’Union Démocratique Bretonne) remportant, le 29 mars dernier, lors d’élections municipales, un succès électoral plaçant ce parti , qui se définit comme autonomiste, écologiste et de gauche, à la tête de 99 communes et des 5 départements bretons, victime, une semaine plus tard, d’une rafle monstrueuse au cours de laquelle des cadres et des élus de ce parti sont interpellés par centaines et dont certains sont immédiatement écroués. Pure fiction… en France !… Mais c’est exactement ce qui arrive, en Turquie au DPT, Parti pour une Société Démocratique : 700 arrestations parmi les cadres et les élus dont 230 sont déjà jetés en prison. C’est ce qui arrive à ce parti pro-kurde qui s’est imposé aux dernières élections comme l’interlocuteur incontournable avec lequel le gouvernement turc islamiste sera contraint de négocier pour trouver une solution politique à la question kurde. Les forces d’opposition, laïques et nationalistes, alliés objectifs du pouvoir en place sur cette question, devront également respecter le DTP comme un parti légal.

« Cette atteinte caractéristique à la liberté d’expression politique, individuelle et collective, exige de la communauté internationale une ferme condamnation » ont déclaré, unanimes tous les intervenants, lors du colloque organisé, à Paris, le 30 avril dernier, au Palais du Luxembourg, par Centre d’information du Kurdistan, en collaboration avec diverses organisations, tant françaises que kurdes, sous le patronage de la sénatrice communiste Isabelle Pasquet.

Les dirigeants et les élu(e)s du DTP auraient des liens supposés avec le PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan? – « A supposer que cette conception de la ‘preuve à charge non-établie’ soit retenue, elle ne se différencierait pas de celle que l’Histoire a condamnée lorsque dans ce pays, la France, des personnes ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec la Résistance » a asséné avec force Joël Dutto, ancien vice Président du Conseil général des Bouches du Rhône et Conseiller municipal d’opposition de la ville de Marseille, qui poursuivit, sous les applaudissements de la salle :  » Aujourd’hui, le PKK doit être rayé de la liste des organisations terroristes et reconnu comme un mouvement politique de résistance armée, un des protagonistes essentiel avec lequel il faut négocier. Le PKK et son président, Abdullah Öcalan, ont montré à plusieurs reprises leur volonté de dialogue en décrétant unilatéralement plusieurs cessez-le-feu jamais acceptés par la Turquie ; ils réclament une paix négociée dans le cadre d’un règlement politique du conflit et doivent pouvoir compter sur les forces progressistes en France et en Europe« .

Il faut, en effet que l’Union européenne se rende à l’évidence : c’est incontournable. Alain LIPIETZ, député vert européen et Jaques FATH, responsable des relations internationales du PCF, ont chacun à leur manière, plaidé la cause de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, comme le DTP, d’ailleurs, et la vox populi kurde, qui pensent que cette intégration favoriserait une politique respectant les droits de l’homme et les droits politiques et culturels de chacun ! Rien n’est moins sûr, mais chacun s’accorde à rester ferme sur ce critère de Copenhague : « la mise en place d’institutions stables garantissant l’Etat de droit, la démocratie, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection« .

Paix au K.jpg

Le dossier kurde est un « pion intouchable » d’après Piotr Romanov, de RIA Novosti, et « Les Kurdes forment depuis l’antiquité, un peuple à part », comme l’ont rappelé l’historien Jean Charles de Fontbrune, en citant Xénophon qui, dans l’Anabase, les nomme les Cardouques, et son Excellence Bernard Dorin, Ambassadeur de France qui, en situant le grand Kurdistan, éclaté sur quatre pays, fort de ces 40 millions d’habitants, et formant « le plus grande peuple au monde sans territoire » pose cette terrible question : « Pourquoi les Kurdes n’auraient-ils pas droit de rêver à un grand Kurdistan ? ».

L’heure aujourd’hui est à la négociation portant sur les termes d’un accord entre belligérants, des modifications constitutionnelles, et la reconnaissance sans restrictions ni censure de l’identité kurde ; le premier geste attendu de la Turquie est la libération immédiate de toutes les victimes de la rafle d’avril.

Abdullah DEMIRBAS, maire de Surici (arrondissement de Diyarbakir), Mahmut SAKAR Avocat d’Öcalan, Eren KESKIN, avocate des droits de l’homme et de la femme, Sebahat TUNCEL, députée, responsable des relations extérieures du DTP, qui sont repartis en Turquie continuer leur difficile combat, ont forcé l’admiration de tous par leur courage, leur détermination et leur lucidité.

André Métayer

Ils ont signé, elles ont signé la pétition en faveur de Leyla Zana mais la répression anti kurde continue… encore plus féroce

La « mère des Kurdes », un évêque, un ancien Premier Ministre, cinq anciens Ministres, trois candidates à l’élection présidentielle, des députés, des sénateurs, les présidents de conseil généraux, des élus locaux… se trouvent à la tête des soixante personnalités et des 1300 autres signataires de la pétition en faveur de Leyla Zana, condamnée à 10 ans de prison par la 5ème Cour pénale de Diyarbakir pour délit d’opinion.

Osman BAYDEMIR, maire de Diyarbakir et Président l’Union des Municipalités du sud-est anatolien (G.A.B.B.) et Nejdet ATALAY, maire nouvellement élu de Batman et ancien Président du DTP de Diyarbakir, ont été condamnés, hier, mardi 21 avril, à 10 mois de prison ferme et à la destitution de toutes leurs fonctions publiques ou électives par la 4e chambre du Tribunal des « Hautes peines » de Diyarbakir (cour d’assises) pour les discours prononcés en 2008, lors d’un meeting de protestation contre les opérations militaires. Ali SIMSEK, l’actuel président régional du DTP de Diyarbakir a aussi écopé d’un an ferme. Les avocats ont décidé de faire appel de ces condamnations.

Depuis le succès électoral remporté par le Parti pour une Société Démocratique, le DTP, dans les provinces kurdes, la machine répressive s’emballe et s’abat sur ce parti légal que le pouvoir cherche à décapiter : plus de 300 cadres et élus démocratiquement sont en garde à vue dont, pour le moins, une soixantaine est déjà inculpée et écrouée, parmi laquelle 13 jeunes Kurdes, tous membres de la section des jeunesses DTP.

Que reproche-t-on à tous ces démocrates, à tous ces militants, représentant, dans leur diversité, la grande majorité de ces 12 millions de Kurdes (selon les estimations turques) à 20 millions (selon les affirmations de source kurde) vivant en Turquie du Sud-est ou exilés dans les grandes métropoles turques ou en Allemagne ou dans les autres pays d’Europe ? – « appartenance à une organisation terroriste » (AFP 18 avril) ; « ‘appartenance au PKK et propagande séparatiste, liens présumés avec les rebelles séparatistes kurdes » (AFP 22 avril) ; on reproche à Leyla Zana d’avoir déclaré à l’Université de Londres (School of Oriental and African Studies) le 24 mai 2008 que le PKK et Öcalan sont aux Kurdes ce que le cerveau et le cœur sont à l’être humain ; elle refuse désormais de se défendre et de cautionner ainsi une parodie de justice ; Osman Baydemir, et son collègue maire de Batman se voient reprocher d’avoir fait l’éloge des rebelles kurdes en les qualifiant de « maquisards ».

Que l’AFP, peu suspecte, loin de là, de complaisance avec le PKK, admette dans sa dépêche du 22 avril que les rebelles du PKK, « surtout actifs dans les régions montagneuses », « bénéficient de soutiens actifs dans les zones urbaines de Turquie » est significatif : il est de moins en moins crédible, en effet, de continuer à déclarer hors la loi une organisation qui bénéficie d’autant de soutien dans la population et de justifier toute cette politique anti-kurde au seul motif que L’article 7/2 de la Loi sur la lutte anti-terroriste sanctionne « toute propagande en faveur de l’organisation terroriste (PKK) ». Cette politique est obsolète.

Certains avaient cru voir l’amorce d’une nouvelle politique avec la mise en place d’une chaîne publique turque diffusant en langue kurde 24h/24. Que nenni !… il faut dire à tous ceux qui sont de bonne foi, que cette ouverture n’était qu’un leurre électoral : la très populaire chanteuse kurde Rojîn, qui avait été nommée responsable des programmes, vient de démissionner avec fracas en dénonçant les censures pratiquées par la direction et une absence de liberté : « tous mes invités sont refusés, mes propos coupés au montage », sans parler d’une réelle perte d’audience.

N’est-il pas urgent de trouver une vraie solution politique à la question kurde? Tel est le thème du colloque qui se tiendra le jeudi 30 avril 2009, au Palais du Luxembourg, sous le parrainage de la Sénatrice Isabelle PASQUET, co-organisé par Solidarité et Liberté, le MRAP, le Parti Communiste Français, le Centre d’Information du Kurdistan, le Centre culturel kurde Ahmet KAYA, la Fédération des Associations kurdes en Europe, le Mouvement de la Paix et les Amitiés kurdes de Bretagne.

André Métayer

AMARA, une « Maison du Peuple kurde » à Rennes – Abdulkerim ISIKLAR, président

Belle inauguration des nouveaux locaux des Kurdes de Rennes et de Bretagne (11, rue du Pré Du Bois, Z.I Sud-est 35000 Rennes) avec Nizamettin Toguç, Président de la Confédération des Associations Kurdes en Europe (Kon Kurd), et membre du conseil exécutif du Congrès National du Kurdistan (KNK).

C’était la foule des grands jours, ce samedi 4 avril, avec discours, minute de silence, chants, groupe de musiciens, danses, thé et… pâtisseries, dans une salle décorée aux couleurs du Kurdistan et ornée des portraits d’Öcalan dont c’était le 60° anniversaire.

S’étaient faits excuser, Jean Yves Le Drian et Pascale Loget, respectivement Président et Vice présidente du Conseil Régional de Bretagne, Marie Anne Chapdelaine, adjointe au Maire de Rennes, Emmanuelle Berthimier, directrice de la Maison internationale de Rennes, Chantal Etourneaud, Vice présidente des Amitiés kurdes de Bretagne (A.K.B.).

Frédéric Bourcier, adjoint au maire et 1° secrétaire fédéral de la fédération socialiste d’Ille et Vilaine qui, avec Ana Sohier, conseillère municipale, représentait la ville de Rennes, a félicité l’assemblée et a assuré ses membres que la ville de Rennes continuera sa politique de solidarité, notamment avec la ville de Diyarbakir.

Avaient également répondu à l’invitation Jean Pierre Ségouin, directeur de l’école Saint Armel, Francis Le Hérissé, vice Président de la Maison internationale de Rennes et André Métayer, président d’AKB.

Le dynamisme des Kurdes de Rennes n’a pas été douché par la vague d’arrestations qui s’abat depuis en Turquie sur les responsables du parti pro kurde, le DPT (Parti pour une Société démocratique) – 250 personnes sont en garde à vue dont 51 se sont déjà vues inculpées et écrouées. Bien au contraire, la foule des grands jours était de nouveau là pour mettre l’association sur les rails et pour écouter le charismatique Mahmut Sakar, ancien président de l’Association des droits de l’Homme à Diyarbakir et avocat d’Abdullah Öcalan, les exhortant à ne pas baisser les bras.

A l’issue de la réunion, Abdulkerim ISIKLAR, 43 ans, a été élu président.

L’association « AMARA, MAISON DU PEUPLE KURDE » est née.

André Métayer

Dur d’être kurde! Rafle en Turquie contre le DTP

Depuis ce matin, 14 avril, une vaste opération d’arrestations vise plusieurs dizaines de cadres, à tous les niveaux du Parti pour une Société Démocratique, le DPT, qui vient de remporter une victoire sans appel dans les régions kurdes aux dernières élections municipales du 29 mars 2009.

Les députés et les maires sont pour l’instant épargnés.

L’opération a eu lieu dans 13 départements : Diyarbakır, İstanbul, Ankara, Aydın, Adana, Elazığ, Antep, Urfa, Şırnak, Hakkari, Bingöl, Van, Batman, Mardin.

Parmi les 70 personnes dont on sait qu’elles sont en garde à vue , figurent les vice-présidents du DTP Kamuran Yüksek, Selma Irmak, Bayram Altun ; on note également Senamis Önal et Mazlum Tekdal, membres du comité exécutif du DTP, Alican Önlü, adjoint au maire de Tunceli, Heval Erdemli, directeur du service d’architecture de la mairie de Batman, et le directeur de la télévision locale GUn Tv de Diyarbakir où les locaux ont été perquisitionnés ainsi que ceux du GABB , l’union des municipalités du sud-est anatolien dont le président est Osman Baydemir maire de Diyarbakir ; deux avocats d’Öcalan seraient aussi mis en garde à vue à Istanbul…

Le président du DTP Ahmet Türk a condamné fermement l’opération et appelé les autorités à « libérer immédiatement » les personnes interpellées : « Cette opération est une démonstration claire de l’incapacité du gouvernement à encaisser le résultat des élections. (NDLR : du 29 mars) L’opération a eu lieu conformément à ses directives » a estimé M. Türk, cité par l’agence de presse Anatolie qui a ajouté : « Nulle force ne pourra faire écrouler le DTP qui est aujourd’hui la quatrième force du pays… nous allons continuer notre combat démocratique avec courage et détermination, quel qu’en soit le prix« .

La pilule est en effet amère pour le gouvernement turc : Le DTP a remporté 10 assemblées départementales, une ville métropolitaine et ses 4 arrondissements, 7 villes–préfectures, 90 communes dont 51 grandes agglomérations, soit une centaine de mairies ; le nombre de villes kurdes dirigées par le DTP a donc doublé, malgré les fraudes dénoncées notamment par une délégation Solidarité Liberté de Marseille qui se trouvait à Agri au moment des élections : « le Préfet, sur ordre de l’AKP – le parti gouvernemental – a inversé les résultats électoraux pour ne pas reconnaître la victoire du DTP. Ce non-respect du suffrage universel a provoqué des manifestations de protestation des habitants, qui ont été violemment réprimées par la police et l’armée. De nombreux blessés sont à déplorer, parmi lesquels des élus du DTP. En outre, des dizaines d’arrestations ont eu lieu« .

La seule façon pour le Pouvoir islamique de reprendre la main, avec la bénédiction d’Obama, est de diaboliser le DTP en l’accusant d’être une organisation terroriste et de le faire interdire.

C’est aussi pour faire oublier la lutte sans merci que se livrent islamistes de AKP au pouvoir et opposition kémaliste : « vingt-six personnalités des milieux pro-laïcs en Turquie, dont des recteurs d’université et responsables de médias, ont été arrêtées lundi en lien avec l’affaire « Ergenekon », réseau accusé de vouloir renverser le gouvernement islamo-conservateur » a rapporté l’agence Anatolie.

André Métayer

Les droits fondamentaux en Turquie : la France est « attentive »

Un courrier avait été adressé, le 27 décembre 2008, à Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères du Gouvernement français et à Rama Yade, Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, pour solliciter en substance leur signature au bas de la pétition en faveur de Leyna Zana.
Une rencontre avait eu lieu à Rennes, le 5 mars 2009, avec Eric Chevallier, Porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères et Conseiller spécial du ministre Bernard Kouchner.

La réponse de Bernard Kouchner, datée du 8 avril, est une réponse très diplomatique, certes, mais non dénuée d’intérêt dont il faut retenir que le Ministre, accusant réception du courrier des Amitiés kurdes de Bretagne, ne veut faire aucun commentaire sur l’affaire en cours mais assure que « la problématique générale des droits de l’homme est un sujet régulièrement inscrit à l’agenda des rencontres entre autorités françaises et turques« , ce dont nous ne manquerons pas de le lui rappeler.

Il souhaite, pour consolider la liberté d’expression, « la réforme de l’article 301 du code pénal turc », article sur les fondements duquel Leyla Zana a été condamnée pour « fait de propagande envers une organisation tout en n’en étant pas membre »

Il se félicite, par ailleurs « de la mesure symbolique mais très importante d’autoriser l’émission d’une chaine de télévision publique en langue kurde » (la TRT-6), ce qui nous autorise à penser que la France devrait s’opposer à la fermeture de ROJ TV, chaine de télévision émettant également en kurde depuis le Danemark et devrait se désolidariser des autorités turques dans leur entreprise de vouloir la faire interdire comme l’ont montré récemment les pressions exercées à l’occasion à la nomination du Premier Ministre danois à la tête de l’OTAN.

Bernard Kouchner nous assure que la France encourage la Turquie à poursuivre ses efforts pour garantir « les libertés individuelles et la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens turcs, y compris ceux d’origine kurde » et demande plus de droits culturels, économiques et sociaux pour les Kurdes ; mais pourquoi passer sous silence les droits politiques qui, pour nous, relèvent des droits fondamentaux?

Bernard Kouchner nous assure que la France est « attentive », et tout est dans ce mot.

Nous aussi, nous serons très « attentifs » aux positions du gouvernement français, clairement affirmées ou tacites, touchant à « la défense des Droits humains » et à « la reconnaissance de droits culturels et politiques du peuple kurde » (art. 2 de nos statuts).

André Métayer
Amitiés kurdes de Bretagne

Parcours de migrants

Carrefour 18 et Ty Blosne ne perdent pas le lien avec les migrants à travers quelques animations : spectacle, lectures, expositions, café citoyen… du 14 au 30 avril 2009. 
ARCS, Mouvement de la Paix, l’âge de la tortue, Maison de l’Europe 

« Hepsi Gerçek » (tout est vrai)

« L’Etat turc torture et viole », livre-témoignage d’Eren Keskin, avocate kurde, ex-présidente de l’association turque des droits de l’homme (IHD)

Le livre intitulé « Hepsi Gerçek » (tout est vrai) écrit par Eren Keskin, avocate kurde, est un réquisitoire sévère contre l’Etat turc accusé de faire de la torture, du harcèlement sexuel et du viol une arme pour humilier la victime, la forcer à avouer même les crimes qu’elle n’a pas commis, à dénoncer les personnes présentées comme des « terroristes », même celles appartenant à sa propre famille, et à collaborer aux actions de « basses œuvres » de la contre guérilla.

« Tout est vrai »

Eren Keskin a osé parler sans tabous de choses que, par pudeur, les femmes n’osent aborder, même dans le cercle familial.

A Ahmet (nom d’emprunt), un ami kurde très proche qui avait fait venir à Rennes sa sœur en état de véritable détresse psychologique, après avoir purgée une peine de plusieurs années de détention, précédées d’un certains nombre d’arrestations, de gardes à vue et de harcèlements de toutes sortes, j’avais posé, naguère, la question :  » ta sœur a-t-elle été violée ? » – »C’est une question que je n’ai jamais osé lui poser » m’avait répondu cet homme, père de famille, chef d’entreprise, ce frère protecteur qui l’a entourée de toute son affection et qui, avec l’équipe médicale de l’hôpital psychiatrique, lui a rendu la raison et la raison de vivre.

Cette question qu’Ahmet ne pouvait poser à sa sœur, Eren Keskin a osé l’exposer publiquement à Rennes, ce mardi 10 mars, devant un auditoire, se pressant dans une salle comble, composé d’une majorité d’hommes et de femmes kurdes dans un silence impressionnant. Le public français, présent également, était aussi sans voix tant il est, pour lui, inconcevable que de telles pratiques soient encore employées, mais il lui parait encore plus inconcevable qu’une femme, comme le relate Eren Keskin, libérée « faute de preuve » après avoir été violée pendant 66 jours dans les commissariats de Silopi, puisse renoncer à porter plainte au motif qu’elle « ne peut pas faire de la peine à son père » !

Eren Keskin a côtoyé de près la détresse morale de ces femmes lors d’un séjour en prison, en 1995, où elle purgeait une peine de 6 mois de détention pour avoir écrit le mot « KURDISTAN » dans l’un de ces discours qu’elle fut empêchée de prononcer devant le parlement français mais dont elle avait fait parvenir le texte.

Pour venir en aide à ces femmes, et en premier lieu, briser cette « omerta », fruit d’une civilisation féodale qui tolère mariages forcés, crimes d’honneur, harcèlements sexuels, viols de femmes mais aussi traitements discriminatoires et dégradants envers les homosexuels et les transsexuels, Eren Keskin, cette ancienne présidente de l’association turque des droits de l’homme (IHD, affiliée à l’organisation internationale F.I.D.H.) a fondé alors le “Bureau d’aide juridique contre les agressions sexuelles et viols en garde à vue” ; en dix ans c’est plus de 300 femmes qui ont été défendues gratuitement jusque devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous avons aussi évoqué avec Eren Keskin l’univers carcéral en Turquie, et ses tristement célèbres prisons de type F où croupit , depuis un an, Kadir, notre ami « kurde breton » injustement poursuivi pour des « crimes  » qu’il n’a pas commis

Daniel Delaveau, maire de Rennes, a tenu à recevoir Eren Keskin, cette militante de la cause kurde depuis ses années de lycée, et à saluer celle qui obtint en 2004 le « Prix de la Paix d’Aix-la-Chapelle » pour son combat en faveur des droits humains, celle qui est régulièrement pris à partie dans les médias turcs et menacée de représailles, celle qui doit faire face à pas moins de 21 procédures judiciaires et qui doit écourter son séjour à Rennes, convoquée, aujourd’hui même, pour la énième fois, devant une des Cours de Justice d’Istanbul.

Dans son livre-témoignage de 500 pages, qui mériterait d’être édité en français (appel est lancé) Eren Keskin raconte, sans tabous, les faits, publie les plaintes déposées et, en fac-simile, les réponses reçues des autorités judiciaires et politiques ! Edifiant !

Rennes le 12 mars 2009

André Métayer
Photo Gaël Le Ny

Mille deux cents signataires s’adressent au Président de la République de Turquie

« Monsieur le Président, Au nom de la liberté d’expression, nous vous demandons de vous opposer à une nouvelle incarcération de Madame Leyla Zana, d’arrêter les poursuites et d’engager résolument la Turquie sur la voie de la démocratie et de la paix. »

La pétition en faveur de Leyla Zana a déjà recueilli mille deux cents signatures, dont celles de Mme Mitterrand, Mgr Gaillot, Michel Rocard, Robert Badinter, Edmond Hervé, Catherine Lalumière, Dominique Voynet, Marie-Georges Buffet, Luisa Morgantini, d’un nombre significatif de parlementaires français et européens, de maires et de conseillers municipaux, de présidents de collectivités territoriales, de conseillers régionaux et généraux, de présidents d’associations, des militants, des citoyens de différents pays européens, dont la liste est consultable en cliquant ici.

Cette initiative en faveur de Leyla Zana n’est pas la seule, tant l’émotion est grande : des intellectuels turcs et kurdes ont aussi lancé une pétition appelant la « Cour de cassation à casser le jugement contre Leyla Zana » et exigeant des parlementaires « de supprimer tous les obstacles juridiques face à liberté d’expression des opinions ».

L’action en faveur de Leyla Zana ne doit pas faire oublier la terrible situation de tous ceux et toutes celles qui sont détenus dans les prisons de type F comme nous le rappelle l’association turque d’aide aux familles des prisonniers politiques (TUHAD) qui nous apprend qu’un détenu s’est taillé les veines après 8 ans de mise en isolement à la prison de type F n° 1 de Kiriklar à Izmir, celle où se trouve notre ami Kadir dont les proches craignent maintenant pour sa santé tant il est difficile de résister psychiquement à de longues périodes d’isolement complet.

Selon le rapport 2008 de l’Association des droits de l’homme de Turquie (IHD) portant sur les violations des droits humains dans les prisons turques, établi sur la base de 3519 plaintes reçues par 29 sections de l’association et couvrant la période entre les 1er janvier et 31 décembre 2008, 37 prisonniers sont décédés et 462 autres, gravement malades, sont privés de soins, comme, par exemple, Mme Sibel KURT (24 ans), détenue à la prison de Gebze et atteinte d’une grave maladie cardiaque : « elle se trouve en danger de mort », écrit La Maison du peuple de Genève qui lance un appel à l’opinion et qui rappelle que le 28 février dernier, Beşir ÖZER, détenu dans la prison de Diyarbakir, est décédé suite à une insuffisance rénale.

Rappelons qu’une soirée de soutien en faveur de Kadir est organisée à Redon, ce vendredi 6 mars à 20 h 15 autour du film « Un hiver à Istanbul » projeté au cinéma Manivel dans le cadre du cycle du cinéma engagé.

Rennes accueille Eren Keskin, avocate au barreau d’Istanbul, les 9 et 10 mars prochains

Le 8 mars, le monde entier célébrera la Journée internationale de la Femme. Diverses manifestations sont co-organisées par la Ville de Rennes, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles. Dans ce cadre, les Amitiés kurdes de Bretagne, en partenariat avec la Maison Internationale de Rennes et avec le soutien de la Ville de Rennes, recevront les 9 et 10 mars prochains Madame Eren Keskin, avocate au barreau d’Istanbul.

Répondant à l’invitation de la Ville de Rennes, Eren Keskin, prix de la Paix d’Aix-la-Chapelle en 2004, viendra témoigner et échanger sur la lutte en faveur des droits des femmes et rencontrer ceux et celles qui sont à ses côtés pour lutter pour la reconnaissance de la dignité des femmes et de leurs droits.

A ce titre, elle sera reçue par Monsieur Daniel Delaveau, Maire de Rennes et Madame Jocelyne Bougeard, adjointe déléguée aux Droits de la Femme et rencontrera les associations de défense des droits des femmes. Elle inscrira ainsi sa visite dans le cours des manifestations organisées autour de la Journée internationale de la femme, organisées par la Ville de Rennes et le Centre d’Information et de Défense des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF35).

Elle aura aussi l’opportunité de rencontrer et d’échanger avec les Kurdes de Rennes et notamment les femmes.

Elle tiendra une conférence publique le 10 Mars à 20h30 à la maison des associations, 6 cours des Alliés, sur le thème « femmes et liberté de pensée en Turquie ».

A travers cette personnalité, c’est le symbole de la lutte pour la dignité de la femme et pour ses droits que Rennes accueillera ces jours de mars.

CONTACTS

Deux points presse seront tenus le lundi 9 mars à 18h15 à la Maison Internationale de Rennes, 7 quai Chateaubriand et le mardi 10 mars à 11h30 au Centre Social des Champs Manceaux, Square Sarah Bernhardt, entre deux rencontres avec la communauté kurde de Rennes.

A ces deux points elle sera à la disposition de la presse écrite, orale et télévisuelle.

Pour plus de précisions prendre attache auprès de Jean-Claude Riou, Amitiés kurdes de Bretagne.

La pétition en faveur de Leila Zana déclenche des commentaires haineux… la campagne de signature continue ; la défense de Kadir, le « Kurde breton »… aussi

« Teröre, terörizme ve vatan hainlerine lanet olsun. 30.000 vatandaşımızı öldüren bu gözü dönmüş insanlık düşmanı, uyuşturucu satıcısı katilleri savunduğunuz içinde siz de tarih önünde hesap vereceksiniz ». (Que la terreur, le terrorisme et les traîtres à la patrie soient maudits. Et vous, vous aurez à rendre des comptes face à l’histoire, parce que vous défendez ces ennemis de l’Humanité, ces assassins sanguinaires et ces vendeurs de drogue qui ont tué 30000 de nos citoyens).

Cet « honorable correspondant » qui nous a envoyé ce « poulet » ne manque pas d’air au moment où le procès du réseau ultranationaliste turc Ergenekon, qui secoue la Turquie toute entière, révèle des crimes épouvantables comme ceux de ses escadrons de la mort accusés d’avoir fait disparaître nombre de militants kurdes, à Silopi, dans les cuves d’acide d’une compagnie pétrolière turque, la BOTAS, membre du consortium européen « gazoduc Nabucco ». Combien ? Nul ne le sait encore, mais c’est près de 10 000 personnes qui, depuis 1990, sont portées disparues, dont 5000 au cours de garde à vue.

Oui, à l’heure des comptes, nous serons fiers de pouvoir dire que nous avons apporté notre soutien aux « mères d’Istanbul, » ces femmes de disparus qui, depuis 1995, occupaient, non sans risque, chaque samedi, la place Galatasaray, pour clamer leur douleur et réclamer justice; (nous avons filmé, en mai 1997, cet impressionnant rassemblement au milieu duquel apparaît l’avocate Eren Keskin que Rennes et Douarnenez vont accueillir, en mars, dans le cadre des manifestations organisées à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme).
Oui, à l’heure du bilan, nous serons fiers de pouvoir dire que, dès 1995, nous nous sommes rendus à Ankara pour protester contre l’incarcération de Leyla Zana condamnée à 15 ans de prison pour délit d’opinion.
Oui, nous serons fiers de pouvoir dire que nous avons pris la défense de « sans grade », de Kurdes ordinaires comme Kadir, ce Kurde qui fut amené à quitter la Bretagne, faute d’un titre de séjour, et qui croupit au fond de sa prison d’Izmir dans l’attente d’une lourde condamnation pour des crimes qui n’en sont pas et qu’il n’a pas commis.

La Turquie a mal à sa démocratie et sa justice est l’expression de ce grand corps malade : il est tout à fait incompréhensible que la justice d’un pays candidat à entrer dans l’union européenne puisse requérir des peines de 10, 30, 50 ans et plus au seul motif que le justiciable est soupçonné de sympathie envers « une organisation séparatiste ».
C’est Suleyman Demirel, lui-même, alors Président de la République qui admit, en 1999, que cette justice-là n’était ni impartiale, ni indépendante, et une étude récente de la Fondation des Etudes économiques et Sociales de Turquie (TESEV) relève que « plus de 60% des juges estiment que leur rôle est de défendre l’Etat, bien avant celui de faire appliquer la loi ou de défendre les Droits de l’homme”.
Ce ne sont pas les réformes « cosmétiques » du code pénal qui modifieront sensiblement la situation, à l’instar de la réforme de l’article 301 du code pénal, par exemple, qui consiste à remplacer « insulte à la turcité » par « insulte à la nation turque », à réduire les peines encourues et à requérir l’autorisation du ministre de la justice avant l’engagement de toute procédure judiciaire (!) Il ne faut donc pas s’étonner que Bekir Kaya, candidat DTP à la mairie de Wan (Van), soit poursuivi pour avoir utilisé, dans sa profession de foi, la lette interdite W, que Aysel Tugluk, députée DPT de Diyarbakir, ait été condamnée, ces derniers jours, à un an et demi de prison pour « propagande » de la rébellion kurde, que Leyla Zana puisse, après l’audience du 31 mars, retourner en prison pour de longues années et que Kadir puisse écoper, le 19 mars prochain, d’une peine de 10 à 30 ans de détention.

Les » tribunaux de sûreté de l’Etat » (DGM) ont été théoriquement supprimés mais certains tribunaux, comme la X° Chambre du Tribunal d’Izmir qui va juger Kadir, sont des tribunaux à « compétences spéciales » qui ont gardé les mêmes locaux, les mêmes méthodes de travail, le même personnel et les mêmes prérogatives que feu les DGM.

La démocratie doit avancer dans les textes, mais aussi dans les têtes.

André Métayer

Pour signer la pétition en faveur de Leyla Zana : www.amitieskurdesdebretagne.eu

Pour prendre contact avec le comité de soutien à Kadir DILSIZ : 02.99.72.20.62.

Robert BADINTER prend fait et cause pour Leyla ZANA mais aussi Danielle Mitterrand, Michel Rocard, Edmond Hervé, Dominique Voynet, Francis Wurtz…

Le film de Jean-Daniel Verhaeghe, « L’abolition », dont la première partie a été vue cette semaine par 4 millions de téléspectateurs français, révèle la passion dévorante de cet homme, l’avocat Robert Badinter, qui conduit jusqu’à son terme ce long et acharné combat contre la peine de mort.

C’est ce même Robert BADINTER, sénateur des Hauts-de-Seine, ancien Garde des Sceaux, ancien Président du conseil constitutionnel, qui prend fait et cause pour Leyla Zana et signe la pétition demandant au Président de la République de Turquie, au Premier Ministre, au Président de la Grande Assemblée, de s’opposer, au nom de la liberté d’expression, à une nouvelle incarcération de Leyla Zana, d’arrêter les poursuites et d’engager résolument la Turquie sur la voie de la démocratie et de la paix.

D’autres éminentes personnalités ont déjà signé cette pétition : c’est le cas de Danielle MITTERRAND, Présidente de France Libertés, Michel ROCARD ancien Premier Ministre, Edmond HERVE et Dominique VOYNET, anciens Ministres, des députés européens comme Luisa MORGANTINI, Vice-présidente du Parlement européen, de nombreux députés et sénateurs, de maires et de maires adjoints, de présidents et vice présidents d’assemblées régionales et départementales, d’ONG et de militants pour les droits humains et la liberté d’expression.

Rappelons que Leyla Zana est a nouveau menacée d’incarcération au motif qu’elle aurait tenu des propos « tendancieux » lors de 9 discours dont l’un prononcé devant le Parlement européen.

La Cinquième Conférence Internationale sur l’UE, la TURQUIE et les KURDES réunie à Bruxelles les 28 et 29 janvier derniers, au Parlement européen, à l’initiative d’EUTCC (EU Turkey Civic Commission) a exprimé à Leyla Zana toute sa solidarité.

« Nous devons considérer ce procès contre Leyla Zana comme un procès contre le Parlement européen » avait déclaré, jeudi dernier, le français Francis Wurtz, Député européen, Président du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), devant la conférence des présidents du Parlement européen qui a pris la décision unanime « d’inviter Leyla Zana à l’une de ses prochaines réunions, de dépêcher une délégation officielle du Parlement européen à son procès le 31 mars à Ankara, et d’adresser une lettre au Commissaire en charge des négociations d’adhésion de la Turquie. »

André Métayer

POUR SIGNER LA PETITION

10 ans ? 45 ans ? 55 ans? 75 ans pour Leyla Zana? Où va s’arrêter la folie de la justice turque qui poursuit aveuglement la pasionaria kurde?

La justice turque s’est s’appuyée sur l’article 7/2 de la loi anti-terreur pour condamner Madame Leyla Zana à 10 ans de prison et pour réclamer, en appel, 45 ans, 55 ans supplémentaires ou plus – on ne sait plus très bien ! La prochaine audience est fixée au 31 mars 2009 prochain.

En résumé, la condamnation à 10 ans de prison ferme a été prononcée par la 5ème Cour pénale de Diyarbakir, le 4 décembre 2008, au motif que Mme Zana aurait fait l’éloge du PKK dans neuf discours. C’est pourquoi, en appel, s’agissant de neuf dossiers unifiés, le procureur a demandé 5 ans de prison pour chaque discours (soit 10+45= 55 ans!) mais il semble que la condamnation pourrait être encore plus élevée, le procureur ayant requis des peines supplémentaires pour le contenu du plaidoyer présenté par la défense ayant trait au discours prononcé le 21/03/2007 à Diyarbakir à l’occasion des fêtes du Newroz (nouvel an kurde), ce qui ferait de Leyla Zana, à sa sortie de prison, une vénérable centenaire!

En fait, Leyla Zana, dans ces discours, a demandé d’inclure, dans le processus de Paix, la participation du mouvement rebelle PKK connu sous le nom du Parti des Travailleurs du Kurdistan. : « Je soutiens la résolution pacifique de ces problèmes qui permettra au PKK de renoncer aux armes… Les bombes doivent arrêter de tomber du ciel….Le peuple kurde a confiance dans le PKK qui, lui-même, se déclare prêt à déposer les armes si cessent les attaques qu’il subit, si sont données les garanties nécessaires, si sont reconnus les droits démocratiques« . « Les Kurdes ne sont pas passionnément attachés à la guerre, a-t-elle également déclaré, et si un projet venait à être lancé, les deux côtés étant prêts à trouver un accord, il n’y aurait plus, alors, de confrontation armée. Si nous voulons concertation et réconciliation, il faut, alors, s’adresser à tous les Kurdes, et non seulement à certains d’entre eux » (discours prononcé à Londres en mai 2008, – conférence à Westminster).

Bien évidemment les poursuites judiciaires sont essentiellement pour des motifs politiques et on assiste sans doute à une surenchère entre l’AKP au pouvoir, parti islamiste dit modéré, qui tient le pouvoir législatif, et l’Etat « profond » composé de nationalistes « laïques » de gauche (!), de droite et d’extrême droite dont l’influence est prédominante dans l’armée, la police et la justice.

Les élections locales, qui vont se dérouler le 29 mars prochain, vont être d’un enjeu capital, et le DPT (parti pro kurde : Parti pour une Société Démocratique) qui détient déjà 65 villes de la région kurde de Turquie a de fortes chances d’emporter une victoire « historique ». Toutefois, les Kurdes craignent toutes les manœuvres d’intimidation, pouvant aller jusqu’aux arrestations et « disparitions », aux fraudes et même aux achats des votes ; c’est pourquoi il demande aux Européens d’envoyer des observateurs.

Avec ce procès, la Turquie a pris Leyla Zana en otage.
Signez, faites signer la pétition initiée par les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) et soutenue par de nombreuses personnalités

Rennes le 24 janvier 2009
André Métayer

Aberrant ! 45 ans de prison demandés pour punir l’ex-députée kurde Leyla Zana ! La presse turque applaudit

« Leyla Zana’ya 45 yıl daha hapis istemi » 45 ans de prison requis contre Leyla Zana, titrent tous les journaux turcs en ce début de janvier 2009 !

« Le procureur a décidé de faire appel auprès de la cour de cassation de la condamnation, jugée trop faible, de Leyla Zana qui s’était vue infliger d’une peine à 10 années de prison pour appartenance à une organisation interdite en raison de 9 discours prononcés durant la même année à Diyarbakir, Batman, Bingöl et devant le Parlement Européen. Le procureur demande 5 ans d’emprisonnement par discours prononcé, soit 45 ans de prison ».

Avant même cet appel, Dimitrios Papadimoulis, député européen (GUE/NGL) avait posé une question écrite à La commission européenne :  « Mme Leyla Zana, d’origine kurde, lauréate en 1995 du prix Sakharov pour la liberté de l’esprit décerné par le Parlement européen, a été à nouveau incarcérée. Un tribunal de Diyarbakar l’a jugée coupable et lui a infligé une peine de réclusion de dix ans pour infraction à l’article 301 du code pénal turc et à la loi antiterroriste, parce que, dans neuf allocutions qu’elle avait prononcées, elle se serait « indirectement exprimée » en faveur du PKK. Leyla Zana, âgée de 47 ans, a déjà passé dix ans en prison (1994-2004), avec trois autres anciens députés kurdes, pour complot avec le PKK. Le Parlement européen a émis à maintes reprises des résolutions concernant le cas de Leyla Zana, où il a exprimé sa solidarité à son égard. La Commission estime-t-elle que l’article 301 du code pénal turc doit être abrogé? Comment juge-t-elle la situation actuelle des droits de l’homme en Turquie? Quelles mesures entend-elle prendre pour assurer la protection de Leyla Zana? ».

Danielle Mitterrand, Présidente de France Libertés ; Michel Rocard, ancien Premier Ministre, Député européen ; Edmond Hervé, ancien Ministre, Sénateur d’Ille-et-Vilaine ; Bernard Poignant, Député européen, Maire de Quimper ; Roselyne Le François, Députée européenne ; Marie-Arlette Carlotti, Députée européenne ; Jean-Louis Tourenne, Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine ; Daniel Delaveau, Maire de Rennes ;  Christian Guyonvarc’h, vice-Président du Conseil régional de Bretagne, ont pris la tête d’une pétition proposée par les Amitiés kurdes de Bretagne pour demander au Président de la République de Turquie, au Premier Ministre et au Président de la Grande Assemblée, de s’opposer à une nouvelle incarcération de Madame Leyla Zana, d’arrêter les poursuites et d’engager résolument la Turquie sur la voie de la démocratie et de la paix.

Nul doute que nombre de personnalités, injoignables durant cette période de fêtes et de congés, vont se joindre à ces premiers signataires connus pour leurs nombreux combats en faveur des droits humains et pour la liberté d’expression.

Tous les amis de Leyla Zana, quelle que soit leur nationalité, tous les amis du peuple kurde, tous les associations, ONG, syndicats, partis politiques, tous les militants pour les droits humains et la liberté d’expression, toute personne qui se sent concernée par cette condamnation inique, sont invités à signer cette pétition dont on peut prendre connaissance en cliquant sur www.amitieskurdesdebretagne.eu

Signez, faites signer la pétition pour s’opposer à une nouvelle incarcération de Leyla Zana, l’ex députée kurde de Diyarbakir, et pour demander à la Turquie de s’engager résolument la voie de la démocratie et de la paix.

André Métayer
Président

Mariage forcé et violences conjugales : une jeune Kurde dément avoir été enlevée par le PKK

Les agences de presse et les journaux parisiens se sont jetés sur ce fait divers qu’ils voulaient croustillant « Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête sur l’enlèvement le 7 décembre à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) d’une jeune Turque par deux personnes soupçonnées d’appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris jeudi de source judiciaire. La jeune femme, âgée de 21 ans, a été enlevée le 7 décembre dans l’après-midi dans une rue de Pierrefitte-sur-Seine par un homme et une femme armés, a précisé cette source, confirmant une information du (journal) le Parisien », et, après force détails, la dépêche de la très sérieuse Agence France Presse (AFP : 11-12-2008 à 11:29, parue dans Paris Obs.com) poursuit : « Le parquet de Bobigny s’est dessaisi au profit du parquet de Paris, compétent en matière antiterroriste. L’enquête sur cet enlèvement a été confiée aux policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) ».

Vous avez bien lu : une source judiciaire confirme qu’il s’agit d’un enlèvement par deux personnes armées et vise immédiatement le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) comme étant le commanditaire. Personne, bien évidemment, n’a cru sérieusement à cette thèse, mais il était tentant de faire porter le chapeau une fois de plus au PKK, qu’on veut diaboliser à tout prix, les démentis ne réparant jamais complètement les effets de la désinformation ; la priorité n’a donc pas été de porter secours à cette jeune femme, ni de dénoncer une pratique encore trop courante en Turquie, celle des mariages forcés, car c’est de cela qu’il s’agit.

Grâce à l’action de militants kurdes, Cemile Demir -c’est son nom- a réussi à fuir sa famille qui l’avait mariée de force à un cousin, un homme violent de surcroit, et à se réfugier en Belgique ; très en colère, son père, résidant à Paris, qui voulait la renvoyer en Turquie, monte la fable de l’enlèvement par le PKK. ! Cemile Demir et son avocat, Me Olivier Stein, que Christophe Lamfalussy, journaliste à La Libre Belgique a rencontrés à Bruxelles(1), s’étonnent à juste titre de la célérité avec laquelle les autorités françaises ont confié cette affaire à la sous-direction antiterroriste du ministère de l’intérieur. Le paradoxe dans cette affaire est que Cemile est toujours en attente de sa demande d’asile, alors qu’elle est en danger : il n’est pas rare, en effet, que des femmes refusant ces pratiques d’un autre âge soient assassinées pour avoir refusé le mariage forcé, ce que d’aucuns osent appeler « des crimes d’honneur » !

André Métayer

(1) « Enlevée » à Paris, retrouvée à Bruxelles, par Christophe Lamfalussy (La libre Belgique, mis en ligne le 24/12/2008)

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