Malgré les scandales de corruption et ses dérives autoritaires, le tout puissant premier ministre turc islamo conservateur (AKP) R.T. Erdogan sort vainqueur des élections qui donnent les résultats suivants : 46 % pour l’AKP (36% en 2009), 28% pour le parti kémaliste CHP, 15 % pour l’ultranationaliste d’extrême droite MHP et 6,36% pour le BDP/HDP (5,21% en 2009 et 3,37% en 1999).
48 provinces vont à l’AKP, 13 au CHP et 8 au MHP. Le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) est arrivé en tête dans 11 provinces sur les 22 où il était présent. “Objectif atteint” déclare Selahattin Demirtas, co-président du BDP, tout en avouant qu’il espérait meilleur succès dans les provinces kurdes les plus à l’ouest (à noter le succès à Akdeniz, ville de 284000 habitants, mais aussi les échecs d’Osman Baydemir à Urfa et d’Abdullah Demirbas à Antep).
Le BDP reste le grand vainqueur dans le triangle Agri-Diyarbakir-Hakkari
Le BDP est vainqueur dans onze provinces (8 en 2009), 68 districts (50 en 2009) et 23 communes (40 en 2009, mais la loi de 2012 a procédé à des regroupements de communes) Le grand succès du BDP est d’avoir gagné les mairies provinciales de Mardin, Agri et Bitlis qui s’ajoutent aux huit autres déjà acquises en 2009 : Diyarbakir, Van, Hakkari, Şırnak, Siirt, Batman, Dersim et Igdir.
Notons les succès des candidats “co-maires” rencontrés par la délégation des Amitiés kurdes de Bretagne : Gültan Kışanak et Fırat Anlı à la mairie métropolitaine de Diyarbakir, Selim Kurbanoğlu et Ülkü Baytaş à Yenişehir (arrondissement de Diyarbakir), Emrullah Cin et Filiz Yılmaz à Viranşehir, Dilek Hatipoğlu et Nurullah Çiftçi à Hakkari, Servet Tunç et Hilal Duman à Çukurca, Serhat Kadırhan et Özlem Onuklu à Şirnak, Emine Esmer et Sait Kol à Silopi.
André Métayer