Kobanê attaquée à partir du territoire turc, Ankara nie malgré les preuves

“Les affrontements ont éclaté pour la première fois dans la zone après deux attaques djihadistes à l’aube au poste-frontière séparant la Turquie de Kobanê”, a indiqué samedi à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (OSDH). Ils ont eu lieu à une vingtaine de mètres du poste-frontière toujours sous contrôle des forces combattantes kurdes des YPG, qui sont parvenues à repousser les assaillants, aidées en cela par les frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis et les renforts des peshmergas du Kurdistan d’Irak. Malgré les dénégations d’Ankara, l’implication de la Turquie dans cette attaque de l’EI à partir de son territoire ne fait aucun doute pour Pierre Barbancey, grand reporter à l’Humanité qui était sur place et qui peut en témoigner. Les combats sont très violents et se poursuivent toujours.

La Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) dénonce la duplicité de la Turquie et demande la réunion de toute urgence du Conseil de Sécurité des Nations-unies.

André Métayer

Communiqué de la CNSK

Paris, le 29/11/2014

Depuis ce matin 5 h, les terroristes de Daesh ont lancé, à partir du territoire turc, une nouvelle offensive de grande envergure contre la ville de Kobanê qui depuis 76 jours résiste aux forces de la barbarie.

Ce nouveau front ouvert avec la complicité et l’aide de la Turquie vise à encercler les forces des YPG/YPJ qui défendent la ville et ont réussi à repousser depuis le 15 septembre, au prix de nombreux sacrifices, toutes les attaques de Daesh.

L’objectif affiché et de mettre fin au projet politique mis en œuvre, par les Kurdes, dans le Rojava, fondé sur l’autonomie démocratique, la laïcité, l’égalité hommes/femmes, le respect des minorités, la liberté de parole, de pensée et le partage des richesses produites. C’est le projet de la lumière contre celui de l’obscurantisme de Daesh.

La Turquie a choisi le camp du terrorisme, de la barbarie et du recul de civilisation, celui des terroristes de Daesh. Cette attaque menée à partir de villages turcs sous contrôle de l’armée turque, illustre la duplicité des autorités de ce pays qui depuis le début du siège de Kobanê refuse l’ouverture d’un corridor humanitaire pour venir en aide aux combattants de la liberté et aux populations civiles bloquées dans la ville.

La France et la communauté internationale, notamment les pays de la coalition anti-Daesh ne peuvent accepter sans réagir le double jeu de la Turquie, membre de cette coalition. Une condamnation sans équivoque doit s’exprimer, l’ONU doit sans tarder réunir son Conseil de Sécurité et prendre toutes les initiatives, militaires, humanitaires et politiques pour soutenir les défenseurs de Kobanê.