La contestation syndicale gronde en Turquie , la police réprime

KESK (Confédération des syndicats du secteur public) entendait faire savoir son désaccord avec la politique gouvernementale en matière de législation sociale et avait organisé à Ankara, ce 25 janvier, une marche de protestation contre une manœuvre grossière consistant à ne pas prendre d’arrêtés d’application pour des lois votées qui restent “au fond du sac”.

L’AKP et le Premier Ministre étaient directement visés par les manifestants : “Tayyip, essaie de vivre avec 600 LT par mois”, “Tayyip, dans le sac, les travailleurs au pouvoir”, “les travailleurs en lutte gagneront”.

La manifestation non autorisée, partie du symbolique quartier des affaires Kizilay avec l’intention de se rendre devant le Parlement, a été brutalement stoppée par la police qui fit usage de grenades lacrymogènes.

La semaine de travail est en Turquie l’une des plus longue au Monde, a déclaré Süleyman Çelebi, président de DİSK (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie affiliée à la Confédération syndicale internationale et à la Confédération européenne des syndicats) ; les travailleurs turcs travaillent dix heures de plus par semaine que leurs collègues européens avec des salaires et des droits aux congés les plus bas (le salaire minimum est de 600 LT par mois soit 300 euros.

Le gouvernement AKP favorise l’exploitation d’une main-d’œuvre bon marché en rognant les droits des travailleurs : la flexibilité signifie précarité pour les jeunes, les stagiaires et les apprentis à la conclusion d’un contrat ; dans le même temps, le gouvernement AKP accorde des réductions fiscales aux chefs d’entreprises.

André Métayer