La Turquie veut torpiller le 8 mars, Journée internationale des droits de la femme

Le 8 mars est une journée de manifestations à travers le monde pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes à travers l’élaboration de programmes permettant de défendre et de mettre en avant les valeurs fondamentales de laïcité, de mixité, d’égalité pour les droits des femmes. C’est une journée de solidarité. Partout dans le monde, des femmes militantes préparent des manifestations pour faire aboutir leurs revendications. En Turquie également.

L’AKP aurait-elle peur de cette contestation? Déjà on signalait qu’une rafle avait eu lieu dans les milieux syndicaux, au matin du 13 février, touchant particulièrement les femmes des grandes formations syndicales comme la Confédération des syndicats du secteur public (KESK), le Syndicat de la fonction publique dans les services sociaux et de santé (SES) et l’Union des travailleurs municipaux (TÜMBELSEN). Quatorze d’entre elles, occupant diverses responsabilités syndicales étaient mises en garde à vue.

Neuf femmes syndicalistes incarcérées

Le prétexte à ces interpellations était la connivence des milieux syndicaux avec la contestation kurde mais il semble que d’autres motifs étaient aussi sous-jacents : éclairants ont été les interrogatoires à ce sujet et suspecte l’insistance du procureur cherchant à savoir le rôle des syndicats dans l’organisation de la journée du 8 mars. Il s’est souvenu des manifestations qui s’étaient déroulées, notamment le 28 novembre dernier à l’occasion des journées internationales pour “l’élimination de la violence faites aux femmes”. La campagne de 16 Journées d’action contre la violence sexuelle et sexiste avait pour thème “de la paix au foyer à la paix dans le monde”. Sur les 14 femmes interpellées le 13 février, neuf ont été déférées au parquet et immédiatement incarcérées. 4 728 femmes sont actuellement détenues dans les prisons turques, selon les informations officielles fournies par le ministère de la Justice.

André Métayer