Un militant d’extrême-droite turque de Brest rattrapé par la justice

L’affaire ne mériterait pas d’être évoquée sur notre site – une condamnation pour des faits d’escroqueries – si ce Brestois indélicat n’était autre que la personne qui s’est trouvée mêlée, en 2013 et 2018, à des manifestations violentes contre les Kurdes et contre l’antenne brestoise des Amitiés kurdes de Bretagne.

Alors que, pour la première fois à Brest, le cinéma Art & essai Les Studios accueillait le 29 novembre 2013 une soirée organisée par les AKB sur le thème du Kurdistan avec le soutien de la Ville de Brest, un individu avait en effet voulu s’en prendre physiquement aux organisateurs. Il avait fallu appeler la police. L’individu, ce patron de bar aujourd’hui condamné, excité et provocateur, montrait ostensiblement son appartenance à un parti d’extrême-droite turque, le MHP (Parti de l’Action nationale, vitrine légale de la sinistre milice des Loups gris). Interrogé, Eyyup Doru, l’un des invités à cette soirée, confirmait que ce n’était pas la première fois que ce groupe, par des méthodes fascistes, jouait les perturbateurs.

Ce patron du restaurant Otantik Kebab s’était également signalé dans sa participation à une manifestation violente antikurde, le 10 février 2018, à l’occasion d’une marche organisée par les AKB pour protester contre l’intervention militaire de la Turquie au Rojava (nord de la Syrie). Plusieurs militants kurdes avaient été blessés gravement, dont le journaliste Sabri Bölek. Aucune personne d’origine non-kurde n’ayant été touchée, il s’agissait bien d’une opération télécommandée, planifiée et conduite comme telle. Le lendemain, le dénommé Unal Tetik, jouant jusqu’au bout la provocation, déposait plainte (classée sans suite) contre l’un d’entre nous.

Aujourd’hui, il est rattrapé par la justice et va devoir purger deux ans de prison ferme, pour des infractions liées à ses anciennes activités d’entrepreneur en bâtiment.

André Métayer